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Rencontre avec Jean-Baptiste Guégan, «la voix de Johnny Hallyday»


"Je ne suis pas un imitateur. Je suis chanteur", clame haut et fort Jean-Baptiste Guégan. (©Thibaut Demeyer)

La ville de Nandrin, près de Liège, était à la fête ce week-end avec la 25e édition de son festival musical. A cette occasion, nous avons rencontré Jean-Baptiste Guégan, « la voix de Johnny Hallyday » qui entend désormais faire connaître la sienne.

Le 30 août sort votre premier album, réalisé avec la complicité de Michel Mallory. Comment vous sentez-vous ?

Un peu stressé. C’est comme si j’attendais un enfant. Je suis très impatient qu’il sorte.

Quel est le fil conducteur de cet album ?

Il sera le reflet de ce que Michel Mallory et moi-même aimons. C’est plutôt rock’n’roll avec du country folk rock.

Comment avez-vous travaillé avec Michel Mallory ?

C’est d’abord un travail mûrement réfléchi. Nous sommes allés l’enregistrer à Nashville. Mais avant, j’étais dans son studio d’enregistrement chez lui dans le Nord. Il m’a alors demandé de bien choisir les chansons. Après en avoir pris connaissance, il m’a alors dit comment je devais interpréter tout cela. A partir de là, on a travaillé ensemble sur quelque chose qui est quand même assez mystique.

On imagine que l’âme de Johnny a plané pendant l’enregistrement…

En effet. D’ailleurs, je vous avoue que Michel et moi avons cru qu’il était au-dessus de nous tellement que c’était intense. Je pense qu’il est là et qu’il veille bien au grain.

Lorsque l’on entend votre single Retournez là-bas, qui est un hommage au taulier, on ne parle plus de « la voix de Johnny » mais bien de Jean-Baptiste le chanteur.

C’est vrai. Cela dit, je ne suis pas un imitateur. Je suis chanteur. Je peux tout chanter avec cette voix parce que c’est comme ça, parce que c’est ma voix. Je n’y peux rien. Vous avez raison de souligner cela parce qu’un imitateur va caricaturer les choses, il déforme les choses. Moi, je ne déforme rien du tout, je ne fais que chanter et j’interprète, tout simplement.

Vous êtes un véritable artiste, interprète. Dès lors, pourquoi ne pas avoir commencé plus tôt avec vos propres chansons ?

Tout simplement parce que je n’ai pas eu l’opportunité. Je n’écris pas de chansons. Je ne suis pas auteur-compositeur, je suis juste interprète. Je laisse la composition à ceux qui ont ce don de savoir écrire. Lorsque j’ai commencé à travailler avec Michel Mallory, j’ai été obligé de lui raconter un peu ma vie, qui je suis, ma sensibilité, ma faiblesse, mes défauts, mon caractère, ma façon d’être et aussi peut être un écorché vif dans la vie. Et cela, Michel l’a très bien compris. Maintenant, je n’ai pas eu l’opportunité à l’époque que l’on m’écrive des chansons. Bien sûr, il y a des gens qui m’ont dit que je pourrais chanter telle ou telle chanson. Mais vous savez, une chanson, on ne la chante pas comme ça, on ne dit pas « tiens, je te donne ça et chante ». Il faut un feeling et c’est ce qui s’est passé pour mon album.

Est-ce qu’il est prévu de continuer cette collaboration avec Michel Mallory ?

Michel Mallory a écrit 140 chansons pour Johnny, ce qui représente dix albums. C’est aussi une amitié de 50 ans. C’est donc très difficile pour lui de faire une collaboration avec moi parce que, forcément, je lui rappelle quelqu’un qu’il a fortement aimé dans sa vie. Cela dit, je me suis aussi lié d’amitié avec lui et il représente la plus belle rencontre que j’ai pu faire dans ma vie. Pour que Michel continue à collaborer avec moi, il faut lui donner l’envie d’avoir envie.

Pour vous, quelle est la chanson de Johnny la plus difficile à interpréter ?

Il n’y a pas de chanson difficile. Toutefois, les chansons les plus difficiles sont celles qui sont les plus lentes où il faut donner une âme, il faut la vivre. Ça c’est dur à faire. Il faut être acteur. Si vous n’êtes pas acteur sur une chanson, ce n’est pas la peine. Je pourrais vous dire que Allumez le feu est très dure à chanter mais il ne faut pas être acteur pour la chanter. En revanche, Je te promets est une chanson compliquée, comme Que je t’aime ou Poème sur la 7e. Ce sont toutes des chansons difficiles parce qu’il faut les interpréter avec les tripes et les vivre.

A quel moment vous êtes-vous rendu compte que vous aviez le même timbre de voix que Johnny ?

Je ne m’en suis pas rendu compte parce que c’est un timbre naturel. La première fois que j’ai été chanter, c’était dans un karaoké et j’étais avec des amis. La chanson que j’avais demandé, c’était Je la croise tous les matins, je devais avoir 16 ou 17 ans. C’est en fait mon entourage qui s’est rendu compte que j’avais effectivement les mêmes intonations. C’est parti comme ça !

Est-ce que maintenant le plus difficile pour vous sera de faire oublier « la voix de Johnny » au profit du chanteur ?

Il y a un phénomène qui se passe en ce moment car j’ai affaire à un public assez curieux. Les gens viennent par curiosité. Dans mon spectacle, je fais passer des émotions ; il y a aussi des fans de Johnny Hallyday qui viennent me voir, ils m’ont adoubé. J’essaie de donner un maximum de bonheur pour les spectateurs. Quand je suis sur scène, je me fais plaisir et je veux faire plaisir aux autres. Il ne faut pas être égoïste pour faire ce métier. Il faut le partager, il faut le vivre et c’est pour moi un moment fabuleux.

Il y a aussi un autre phénomène qui se passe, Jean Baptiste Guégan est en train de naître.

Entretien avec notre collaborateur, Thibaut Demeyer

Un commentaire

  1. Ce type est malhonnête, il ne sait rien faire d’autre que de profiter la mort de Johnny pour faire carrière