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« Rape Day », dans la peau d’un violeur : un jeu vidéo « totalement pervers »


"Harcelez verbalement, tuez et violez des femmes pour progresser dans l'histoire. C'est un monde dangereux et sans règles", vantait le distributeur du jeu. (illustration AFP)

La plateforme de jeux vidéos Steam ne distribuera pas « Rape Day », qui permet de se mettre dans la peau d’un violeur, après une levée de boucliers contre ce jeu accusé de faire l’apologie du viol.

Steam, qui devait commencer à distribuer en avril Rape Day (littéralement « Jour de Viol ») – dans lequel les joueurs violent et tuent des femmes – a pris cette décision en raison de ses effets possibles « inconnus » et « risqués », a indiqué jeudi l’américain Valve qui détient la plateforme, considérée comme la plus importante du genre. « Nous respectons le désir des développeurs de s’exprimer, et la mission de Steam est de (les) aider à trouver un public mais ce développeur a choisi un sujet et une façon de l’illustrer qui rendent cette tâche très difficile pour nous », a poursuivi le groupe, qui avait l’an dernier déjà dû retirer un jeu controversé, Active Shooter, qui mettait en scène une fusillade dans une école.

« Contrôlez les choix d’un tueur et violeur en série qui rôde pendant une apocalypse zombie » : tel était le descriptif du jeu visible sur Steam avant d’être retiré, selon la presse spécialisée. « Harcelez verbalement, tuez et violez des femmes pour progresser dans l’histoire. C’est un monde dangereux et sans règles. Les zombies aiment manger la chair des humains et les violer avec brutalité mais vous êtes le violeur le plus dangereux de la ville », continuait le texte promotionnel.

Comédie pour les « sociopathes »

Mais la perspective de sa sortie a suscité nombre de réactions outrées sur les réseaux sociaux tandis que plusieurs pétitions pour l’empêcher ont été lancées, l’une d’entre elles rassemblant près de 8 000 signatures sur Change.org. La députée britannique Hannah Bardell, a qualifié pour sa part ce jeu de « tordu ». « Le contenu de ce jeu est totalement pervers », a-t-elle dit jeudi dans un communiqué. « Il est temps que le gouvernement britannique regarde de près la façon dont les entreprises technologiques et les plateformes de jeux – Steam en particulier – parviennent à diffuser sans problème ce genre de stupidité », a-t-elle poursuivi.

Le développeur du jeu quant à lui, qui se fait appeler Desk Plant, affirme qu’il s’agit d’une comédie noire destinée aux « 4% de la population qui sont des sociopathes » et que les gens sont mesure de distinguer la fiction de la réalité, selon une Foire aux Questions qui apparaissait sur Steam avant d’être retirée. Il promettait aussi de trouver une autre plateforme de diffusion.

LQ/AFP