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Rainy Days : la musique contemporaine pour tous à la Philharmonie


La Philharmonie propose un programme pour se frotter à la musique moderne, avec les Rainy days qui débutent ce mardi soir (Photo : Isabella Finzi)

La Philharmonie ouvre, ce mardi soir, ses Rainy days, treize jours dédiés aux musiques contemporaines.

La musique contemporaine continue trop souvent à faire peur à un public non averti. Avec son festival Rainy days, la Philharmonie propose un remède pertinent à cette phobie. De petites piqûres d’antidote qui vont du concert de l’un des grands noms du genre, le groupe allemand Einstürzende Neubauten en ouverture à un «bal contemporain» avec l’ensemble grand-ducal United Instruments of Lucilin et Sascha Ley en clôture, en passant par un ciné-concert, une balade musicale (lire encadré), une conférence, une académie de composition, un spectacle chorégraphique ou encore un cabinet de curiosités musicales fait de petits showcases. En tout, ce sont 17 événements et 15 créations d’œuvres qui seront au programme.
Autant d’occasions, assure Lydia Rilling, directrice artistique de Rainy days, de «sonder toutes les traces du réel dans la musique contemporaine, les manières dont la musique contemporaine prend part à la réalité, au-delà de la salle de concert». Et la responsable de poursuivre que la musique «peut être prise de position politique, partie intégrante de l’identité, refléter la société, que ce soit avec des sons concrets du quotidien ou des histoires personnelles».
Ainsi, Einstürzende Neubauten, groupe né le 1er avril 1980 et réputé depuis comme «le plus grand poisson d’avril de l’histoire de la musique» proposera un programme «Greatest Hits» de sa musique bruitiste. Autres artistes de réputation internationale : l’ensemble Resonanz, de Hambourg, le quatuor Diotima, de Paris, l’ensemble Mosaik, de Berlin, ou encore le compositeur espagnol Alberto Posadas. Sans oublier les grands noms locaux comme Lucilin, qui sera présent à travers trois concerts, l’ensemble Noise Watchers et, bien sûr, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg.

Musique et migrations
Des réalités diverses et variées qui en appellent d’autres en cette année où le festival est sous-titré «get real». Une réalité qui peut être synonyme d’actualité. Ainsi, l’ensemble Resonanz consacrera son projet «Disappearances», au sujet des réfugiés en Europe, à travers le Journal d’un disparu de Leos Janacek et la nouvelle pièce de Georges Aperghis, Migrants. «Je ne voulais pas seulement mettre un visage sur les corps noyés échoués sur les côtes européennes mais aussi sur les nombreux vivants qui errent sans identité à travers l’Europe», précise le compositeur grec, lui-même exilé à Paris depuis 1963.
Joanna Bailie, Matthew Shlomowitz, Peter Ablinger et Genoël von Lilienstern, les compositeurs de la soirée «Traces of reality», proposent d’autres réalités tirées, elles, du «field recording» (enregistrement sur le terrain de sons naturels et humains).
Autres rendez-vous très attendus : le ciné-concert Paris qui dort, sur une musique de Yan Maresz composée en 2005 pour accompagner le film de 1925 de René Clair, qui offre un regard fascinant sur une métropole plongée dans un étonnant sommeil, ou encore Third Space, fruit de l’association entre le compositeur Stefan Prins et le chorégraphe Daniel Linehan, une performance hybride, entre musique et danse, qui questionne les thèmes de la vie privée.
Des réalités aussi diverses que variées mais des rendez-vous qui s’annoncent tous passionnants et novateurs.

Pablo Chimienti

Rainy days, jusqu’au 25 novembre