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Quand le livre prend vie sur scène


Jérôme Varanfrain et Colette Kieffer donneront vie à deux oeuvres d'Oscar Wilde et Marie Darrieussecq (photo: Julien Becker)

Deux acteurs, deux livres… Ainsi, Le Portrait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde, sera incarné par Jérôme Varanfrain, tandis que Colette Kieffer donnera vie à Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq. Confidences.

Connaissiez-vous votre livre avant cette Bibliothèque des livres vivants? L’appréciez-vous?

Colette Kieffer : Non, mais de l’auteur, j’avais déjà lu Truismes, son premier grand succès. J’ai appris à l’apprécier de nouveau… Avec ce livre, on part dans tous les sens! On voyage de Hollywood au Cameroun, et on passe par tous les stades de l’amour, tout le sel de la passion. Dans ce rapport entre Blanc et Noir, Marie Darrieussecq ouvre aussi des pistes de réflexion.

Jérôme Varanfrain : J’ai joué Le Portrait de Dorian Gray à Paris, il y a de ça quinze ans, dans un tout petit théâtre. Oscar Wilde est un auteur qui me parle, un homme admirable, pour sa plume, sa pensée, son combat pour l’homosexualité… C’est un grand esthète, et ça me touche beaucoup.

Que pensez-vous de ce projet singulier?

C. K. : Ça m’a plu de suite. Personnellement, j’aime lire, mais aussi entendre… À mes yeux, la grande difficulté est d’éviter de tomber dans une lecture – le texte est appris – ou dans un jeu «trop» théâtral. Pour le coup, c’est complexe. Il faut lutter contre ses habitudes. Voir ce travail comme une partition de musique m’a beaucoup aidé. Je vois ça comme des mouvements, des tempos qui font avancer l’histoire.

J. V. : Cette Bibliothèque des livres vivants réclame d’être sur le fil entre le jeu et le non-jeu. Il s’agit ici de ne pas incarner les personnages, mais de les esquisser. Ce qui est important, c’est de réussir à ce que le texte nous touche. En somme, trouver cette résonance personnelle pour mieux la transmettre au public. C’est une question de sensibilité… Frédéric Maragnani parle de performance.

Est-ce aussi votre sentiment?

C. K. : Pour moi, c’est une montagne! Il y a d’abord, en effet, ce travail de mémorisation, puis, ensuite, il faut trouver une nuance, une finesse dans le jeu, sans perdre le fil. Oui, c’est compliqué!

J. V. : Il faut penser au texte, à soi, au public, en étant seul sur scène. Alors, oui, ça peut être inquiétant. On joue certes avec des moyens réduits, mais de qualité. Et un tel projet, ça ouvre l’imaginaire! Comme un livre…

Retrouvez l’intégralité de la page Culture dans votre Quotidien du mercredi 29 novembre.

Grégory Cimatti