Printemps des poètes : les mots en fête au Luxembourg

Du 31 mars au 2 avril, le Printemps des poètes Luxembourg, créé en 2008, célèbre dix années d’appui et de mise en lumière du geste poétique. Une manifestation devenue «emblématique» qui, pour cet anniversaire, en rajoute une couche.

Ainsi, à l’affiche de cette édition, on trouve un nouveau lieu partenaire (TNL), quelques-unes des grandes voix des précédents rendez-vous,de jeunes poètes performeurs et une incursion vers le chant multiple des«Afrique(s)» pour ouvrir de nouveaux chemins et, bien sûr, faire vivre et entendre le poème.

Rejeton revendiqué de la fête poétique qui, en mars, fleurit partout en France, le PPL est aujourd’hui tout heureux d’arriver à sa décennie, âge non pas de raison, mais plutôt d’épanouissement. « Oui, il y a de quoi être optimiste et donner, encore longtemps, la parole aux poètes », soutient le président de l’ASBL en charge de l’évènement, Bruno Théret. Car, toujours selon lui, la poésie « est un moyen de vivre mieux », et à ce titre est indispensable.

«Il y a de jeunes talents au Luxembourg!»

Ses envies de pérennisation, elles, se caractérisent par tout un travail dans l’ombre, auprès des lycéens du pays, notamment à travers le concours «Jeune Printemps» qui donne des ailes à certains auteurs en herbe. «Il y a de jeunes talents au Luxembourg!» , lâche ainsi Nico Helminger, directeur artistique heureux que l’héritage trouve chaque saison preneurs. D’ailleurs, parmi les invités des dernières éditions, il n’était pas rare de découvrir des poètes branchés hip-hop ou aux textes tournés vers la jeunesse, ses doutes et joies. De toute façon, le PPL se veut libre, comme est le mot.

Les ciseleurs de verbe, en dehors de quelques noms porteurs, ne sont autres que des voyageurs, instituteurs, journalistes, musiciens… motivés à l’idée de laisser leur sceau dans leur quête du beau. D’où cette idée, aussi, d’universalité tranquille, qui se combine avec cette notion transgénérationnelle, sans oublier le multilinguisme, propre au territoire.

Cette dixième édition s’appuie sur cette effervescence, avec notamment un nouveau partenaire d’aventure, le TNL, qui donnera à entendre les voix et les musiques d’Afrique. Sur cette base, durant trois jours, ce ne sont pas moins de 15 poètes – dont les Luxembourgeois Ulrike Bail, Jean Portante et Anise Koltz, mais sans Allemands, ni Belges – qui poseront leur regard sur le monde, accompagnés en cela par une quinzaine de musiciens. Et comme le poème, selon Saint-John Perse, est un «moyen de mieux vivre, et plus loin», Neimënster donne déjà rendez-vous à l’automne pour la présentation de l’anthologie du Printemps des poètes Luxembourg. Oui, dix ans, ce n’est pas rien.

Grégory Cimatti

www.prinpolux.lu

Poètes invités : Ana Luísa Amaral (Portugal) ; Edith Azam (France) ; Ulrike Bail (Luxembourg) ; Moritz Beichl (Autriche) ; Eva Gerlach (Pays-Bas) ; Andreu Gomila (Espagne/Catalogne) ;  Anise Koltz (Luxembourg) ; János Lackfi (Hongrie) ; Bartlomiej Majzel (Pologne) ; Fiston Mwanza Mujila (RD Congo/Autriche) ;  Amir Or (Israël) ;  Jean Portante (Luxembourg) ; Loretto Rafanelli (Italie) ; Habib Tengour (Algérie/France) ; Elisabeth Wandeler-Deck (Suisse)