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Pour ses 80 ans, le Monopoly change ses billets pour quelques vrais euros


Réaliser le fantasme absolu des joueurs de Monopoly : c’est ce qu’a voulu faire la marque Hasbro pour les 80 ans de son jeu mythique, en remplaçant ses traditionnels billets fictifs par quelques véritables euros, dans 80 boîtes seulement, aléatoirement réparties parmi les cinq principales éditions.

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Parmi les boîtes chanceuses, 69 compteront cinq billets de 10 euros et autant de 20 euros, une dizaine comporteront cinq billets de 20, deux billets de 50 et un billet de 100 euros, alors qu’une seule aura une banque intégralement en euros. (Photos : AFP)

« On a eu envie de créer une opération unique. Or, quand on interroge les Français ils nous disent qu’ils ont envie de trouver de vrais billets dans les boîtes de Monopoly ! », sourit la chef de marque du jeu chez Hasbro, Florence Gaillard, alors que l’opération commence à partir de lundi.

Parmi les boîtes chanceuses, 69 compteront cinq billets de 10 euros et autant de 20 euros, une dizaine comporteront cinq billets de 20, deux billets de 50 et un billet de 100 euros, alors qu’une seule aura une banque intégralement en euros : 20 580 euros répartis en 41 billets de 500, et un billet de 50, 20 et 10 euros. « Bref, on réalise le rêve des gens », résume la chef de marque.

Les 80 boîtes « gagnantes » seront réparties parmi 30 000 autres, cachées dans les éditions classique, junior, électronique, « empire » et vintage, la dernière née dont le graphisme s’inspire de l’édition originale de 1935.

Mi-janvier, dans un atelier à proximité du site de Creutzwald (Moselle) où sont entreposées toutes les boîtes avant leur répartition chez les revendeurs français, la mise en place de l’opération avait des allures de mission top-secrète. « Cela n’a d’abord pas été facile pour avoir les billets, qu’il a fallu discrètement convoyer », reconnaît Florence Gaillard, avant qu’un huissier de justice ne compte et recompte les liasses avant de les répartir. « Quand on me l’a demandé, j’ai réagi comme un enfant ! », s’amuse Me Patrice Wimmer, qui affirme être un adepte du jeu de société avant de refermer l’enveloppe scellée et de la placer dans une boîte.

Problème : les vrais billets font (très) légèrement gonfler la boîte, dont le filmage s’avère alors imparfait.

> Inventé par un chômeur ruiné

Ce qui s’annonçait comme une formalité vire alors au casse-tête chinois et au jeu de patience, ou comment l’huissier cherche à étaler les billets sans que les boîtes gagnantes ne montrent le moindre signe distinctif. Quant au poids, tous les tests l’ont montré : « La différence est marginale, à moins de venir avec une balance de précision au magasin », sourit Me Wimmer.

A 80 ans, le jeu inventé par un chômeur ruiné après la crise de 1929 se porte toujours comme un jeune homme : distribué dans 114 pays, il s’en vend chaque année 500 000 sur le seul territoire français. « Les règles sont simples, tout le monde les connaît, tout le monde peut jouer, c’est fédérateur », décrypte Florence Gaillard, qui jure que les procès en prosélytisme pro-capitaliste faits autrefois au jeu – qui était banni en Union soviétique – sont révolus.

Le secret de la réussite du Monopoly, qui lance environ 5 nouvelles éditions en France chaque année, résiderait également dans l’immuabilité de ses règles et de ses noms de rues parisiennes. Seule exception : en 2013, le pion « fer à repasser » a été remplacé par un chat, au terme d’une consultation des internautes. La fantaisie n’a toutefois pas entamé l’enthousiasme des joueurs : selon une étude réalisée par Hasbro, le Monopoly demeure le jeu le plus vendu au monde.

AFP