En Autriche, on peut adresser un doigt d’honneur et dire « fuck » à un homme politique, fût-il vice-chancelier, si cela est argumenté : ainsi en a décidé la Cour d’appel de Vienne qui a invoqué la liberté d’opinion, a-t-elle annoncé jeudi.
Saisie par le dirigeant d’extrême droite et vice-chancelier Heinz-Christian Strache, qui avait attaqué un groupement d’extrême gauche pour « insultes publiques » après avoir été invectivé lors d’une manifestation, la Cour a confirmé un jugement de première instance qui avait débouté le plaignant.
Dans un jugement rendu mercredi, les juges ont souligné que le « rejet d’un dirigeant politique » pouvait être « exprimé de façon provocatrice et choquante » et que cela représentait « un élément fondamental de la liberté d’opinion ». Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et réalisée lors d’une manifestation en octobre, des militants de l’organisation d’extrême gauche « Linkswende jetzt » (A gauche toute maintenant) avaient détaillé toute une série de raisons selon eux de dire « fuck Strache », doigts d’honneur à l’appui.
Le groupuscule a salué jeudi « une victoire pour la liberté d’opinion et pour la liberté de la presse » et estimé que désormais tout discours politique pouvait intégrer la phrase « je dis fuck à Strache, parce que ».
Le Quotidien/AFP