Plus de la moitié des collégiens utilisent régulièrement un appareil électronique (lecteur MP3, ordinateur, tablette ou téléphone portable) dans leur lit, une pratique très dommageable pour leur sommeil, selon une enquête publiée lundi.
Selon l’enquête, 52,6% des collégiens interrogés indiquent passer une heure ou plus devant une console, une tablette ou un ordinateur après le dîner. (Photo : AFP)
« On voit apparaître de nouveaux comportements qui modifient le déroulement de la nuit et altèrent le sommeil, qui n’est plus un moment isolé où tout s’arrête avant une nouvelle journée », relève la psychiatre Sylvie Royant-Parola, la présidente du réseau de santé Morphée, à l’origine de l’enquête.
Réalisée au cours de l’année scolaire 2013-2014, auprès de 776 collégiens d’Ile-de-France âgés de 12 à 14 ans, l’enquête montre que le temps passé devant les écrans en soirée, mais également pendant la nuit, continue à augmenter rapidement. « Nous jouons aux apprentis sorciers en oubliant de prévenir les adolescents comme leurs parents des conséquences de cette évolution », avertit le Dr Royant-Parola.
Selon l’enquête, 52,6% des collégiens interrogés indiquent passer une heure ou plus devant une console, une tablette ou un ordinateur après le dîner, tandis 51,7% reconnaissent utiliser régulièrement un appareil électronique dans leur lit (33% un téléphone portable, 10,4% un ordinateur ou une tablette et 7,3% un lecteur MP3). Et pas question pour bon nombre d’entre eux de se déconnecter la nuit. Lorsqu’ils se réveillent en pleine nuit, ils sont encore 6,1% à jouer sur internet, 11% à se connecter aux réseaux sociaux et 15% à envoyer des SMS, souvent dans le cadre « d’échanges affectifs forts qui risquent de perturber leur sommeil restant », souligne le Dr Royant-Parola. 10% de ceux qui se connectent la nuit y passent de surcroît plus de deux heures et 22,1% plus d’une heure.
> Manque de sommeil
Il s’en suit des levers difficiles pour 58% des collégiens dont 30% font état d’un lever « extrêmement difficile », tandis que 23% affirment lutter contre l’endormissement dans la journée ou s’endormir en cours. Selon l’enquête, le manque de sommeil atteint au moins deux heures en période d’école chez près d’un tiers des collégiens. Et près de 10% dorment moins de 7 heures chaque nuit en semaine, alors qu’il leur en faudrait huit ou neuf pour être en forme le lendemain car, rappelle le Dr Royant-Parola, le sommeil est « fondamental pour la mémorisation et la concentration et plus généralement pour l’apprentissage ».
Elle note également que contrairement à la lecture d’un livre avant de s’endormir, les lumières bleutées émises par les écrans « sont stimulantes pour la rétine », ce qui a pour effet de perturber les rythmes veille-sommeil. Enfin, pas question de compter sur la grasse matinée le week-end pour rattraper le sommeil perdu en semaine. « On introduit en réalité une rupture de rythme qui va avoir un impact négatif sur le sommeil », ajoute la présidente de Morphée, un réseau de santé qui s’occupe des troubles du sommeil.
AFP