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Pixar se lance dans la série avec «Win or Lose»


(photo Disney+)

En ligne sur Disney+, Win or Lose est la première série Pixar partie d’une page blanche, après plusieurs essais dérivés de ses films.

Le long de huit épisodes, mis en ligne par deux chaque mercredi depuis une semaine, Win or Lose suit les Pickles, l’équipe mixte de softball (NDLR : un sport dérivé du baseball) d’un collège la semaine précédant un match décisif, à travers les trajectoires de huit personnages attachants, adultes et enfants.

De Vanessa, la maman solo accro aux réseaux sociaux, à Laurie, la fille du coach accablée par l’anxiété, en passant par Frank, l’arbitre solitaire testant une appli de rencontres, chacun se voit dédier un épisode d’une vingtaine de minutes, dont la musique est signée Ramin Djawadi (Game of Thrones).

 

L’idée de confronter leurs points de vue est née de l’expérience des réalisateurs et scénaristes Michael Yates et Carrie Hobson, comme ils l’ont expliqué en 2023 au festival du film d’animation d’Annecy.

«Nous partagions un bureau sur Toy Story 4 et nous sortions souvent d’une réunion avec des impressions divergentes sur la façon dont elle s’était passée», a rembobiné Michael Yates. D’où l’envie de raconter une histoire illustrant l’influence du vécu sur la perception d’un évènement, en utilisant l’animation pour montrer «ce que ressent vraiment un personnage».

Malgré un style cartoonesque, «les histoires que nous racontons sont très sincères» et se veulent «fidèles à nos propres expériences», ajoute Michael Yates. Le personnage de Vanessa est ainsi inspiré de sa propre mère et de sa sœur, deux mères célibataires, un thème qu’on ne «voit jamais vraiment en animation».

Polémiques sur la diversité

Il s’agit de la première série originale Pixar, qui avait déjà testé l’expérience avec des programmes courts basés sur plusieurs de ses films à succès, comme Up (Dug Days, 2021) ou Cars (Cars on the Road, 2022). Initialement prévu en décembre 2023, le lancement de la série a été plusieurs fois repoussé, sans explication.

Une polémique avait toutefois éclaté fin 2024 lorsque la presse américaine avait révélé la suppression de toute référence à l’identité d’un personnage transgenre. «Nous reconnaissons que de nombreux parents préfèrent aborder certains sujets avec leurs enfants selon leurs propres termes et leur propre calendrier», avait alors justifié un porte-parole de Disney, maison mère de Pixar, au Hollywood Reporter.

Selon la presse américaine, la firme aux grandes oreilles a par exemple décidé de ne plus faire figurer au début de certains grands classiques les messages d’avertissement sur les stéréotypes qu’ils contiennent et de mettre fin au programme «Reimagine Tomorrow» («Réimagine demain») destiné à «amplifier les voix sous-représentées».

De nombreuses grandes entreprises américaines, comme Meta (Facebook) et Alphabet (Google) ont également mis fin récemment à leurs programmes conçus pour favoriser la diversité dans les recrutements, dans le viseur de Donald Trump.