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Pierre de Maere, le chanteur qu’on va regarder en 2023


Le jeune Belge Pierre de Maere, 21 ans, c'est deux nominations pour les Victoires de la musique françaises, avant des gros festivals d'été. (Photo : AFP)

Avec son electropop où l’amour est au cœur des mélodies, Pierre de Maere séduit facilement le public, comme en témoigne son concert donné aux Francofolies d’Esch-sur-Alzette en 2022. Et cette nouvelle année devrait être la sienne.

Son premier album, sorti vendredi, s’appelle Regarde-moi : pari gagné pour le jeune Belge Pierre de Maere, 21 ans, avec deux nominations pour les Victoires de la musique françaises, avant des gros festivals d’été.

Il fait en effet partie de ces artistes qui, sans campagne de promotion classique, peuvent gagner ce que les professionnels de la filière musicale nomment la «guerre de l’attention». C’est-à-dire surnager dans l’océan d’offres musicales actuelles entre les vecteurs traditionnels (télévision, presse, radio) et les nouvelles rampes de lancement : plateformes, réseaux sociaux et communautés de jeux vidéo en ligne.

Porté par la chanson Un jour je marierai un ange, Pierre de Maere existe dans le streaming musical – près de 40 millions d’écoutes sur Spotify, première plateforme du marché mondial, sur ce titre – et remplit les salles. À Paris, il s’est produit en tête d’affiche en 2022 à La Cigale, au Trianon et s’attaque en mai prochain à L’Olympia.

Cet été, il fera aussi partie du casting des festivals-blockbusters français, les Vieilles Charrues et les Francofolies (il était de celles d’Esch-sur-Alzette en 2022), avec des détours par son pays natal ou encore la Suisse et les Pays-Bas.

La prochaine étape de sa mise en orbite est prévue (du moins espérée) le 10 février avec les Victoires de la musique, dans les catégories «révélation masculine» et «chanson» (justement avec Un jour je marierai un ange). «C’est merveilleux, notamment de voir mon nom dans la catégorie « chanson » face à Stromae, Clara Luciani, OrelSan et Juliette Armanet», se réjouit le Belge rencontré à Paris, où il vient d’emménager.

Il a deux objectifs aux Victoires. D’abord, livrer «une performance en direct à la télé avec une belle mise en scène à hauteur de l’évènement». Ensuite, «rencontrer Stromae», autre Belge et son idole. Ce dernier, selon ses aveux, est une source d’inspiration.

Pas dans l’esthétique musicale, Pierre de Maere fait dans la pop emphatique quand Stromae réactualise la sono mondiale. Mais dans l’importance donnée à l’image – clips, visuels – et dans la volonté de garder le contrôle sur sa création de A à Z sans une armée de collaborateurs.

Comme Stromae, qui travaille en famille, Pierre de Maere forme un binôme avec son grand frère, Xavier, 24 ans, ingénieur du son de formation. Pour le reste, Pierre de Maere joue à fond la carte du personnage haut en couleur qui rêve de notoriété.

On ne me reconnaît pas encore dans la rue car je suis comme un « schlag », alors que pour la télé, j’ai un costume croisé!

Il vient en interview dans sa tenue de tous les jours – chaussures léopard aux pieds – et s’amuse à parler de lui à la troisième personne. «On ne me reconnaît pas encore dans la rue à Paris, car je suis comme un « schlag » (NDLR : un raté), alors que pour la télé, j’ai un costume croisé!», lance-t-il.

«Normal que les Parisiens ne reconnaissent pas encore Pierre de Maere, mais le but reste d’être ancré dans la tête des Français contre leur gré ou pas», rigole-t-il. Dans ses chansons, il est à la fois un autre et lui-même.

Par exemple, J’aime ta violence est une lettre adressée à la cocaïne, alors qu’il reconnaît ne jamais l’avoir «expérimentée». Mais Jour-3, c’est lui, le romantique qui s’emballe. «Deux rencards, je ne connais pas le mec en face, mais j’imagine déjà le mariage et les gosses!», rit-il.

Il a déjà le recul nécessaire pour disséquer l’évolution de son public. «La Cigale, c’était les débuts, il y avait beaucoup de gays, ce n’était pas une cible, mais c’était une évidence et ça me fait des chances de trouver quelqu’un. Mais plus ça avance et plus ça devient généraliste, avec des darons, des daronnes (NDLR : pères et mères de famille), des plus jeunes (NDLR : TikTok a donné une nouvelle vie à Un jour je marierai un ange)…»

Une audience large comme son panorama musical, puisque durant l’entretien, il cite des repères aussi éloignés que Lady Gaga, Billie Eilish, Talk Talk ou encore Zed Yun Pavarotti, artiste émergent au visage tatoué.

Regarde-moi, de Pierre de Maere.