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Photographie : le plus long mois de l’année


Valentin Valhonrat fait partie de l'exposition présentée au Casino Luxembourg "Looking for the clouds - Contemporary photography in times of conflict".

Comme tous les deux ans, mai sera le Mois européen de la photographie. 24 expositions sont programmées dans 21 lieux, principalement à Luxembourg, mais aussi à Dudelange, Ettelbruck et Clervaux.

C’est sur le thème général de «Looking for the clouds» (À la recherche des nuages) que se tient cette sixième édition du Mois européen de la photographie dans huit capitales européennes : Paris, Berlin et Vienne, où la manifestation est née, mais désormais également Athènes, Bratislava, Budapest, Ljubljana et Luxembourg. Une biennale qui, au Grand-Duché, déborde totalement de la thématique commune, de la seule photographie –en proposant également vidéos et installations– et du seul mois de mai, en intégrant des expositions inaugurées dès 2016 et restant en place, pour certaines, jusqu’en septembre.

Né en 2004 à l’initiative de la Maison européenne de la photographie de Paris, le Mois européen de la photo (EMoP) a depuis fait des petits. Au Luxembourg, c’est en 2007, en pleine année culturelle qu’il s’impose. Depuis, tous les deux ans, les expositions photographiques fleurissent aux quatre coins de la capitale et du pays, principalement au mois de mai. Et même si les expositions en lien avec la biennale ont depuis longtemps dépassé le seul cinquième mois de l’année, le label EMoP demeure, tel un symbole.

Un symbole donc et une thématique commune aux différentes villes participantes : «Looking for the clouds» faisant référence à l’inquiétude de ceux qui scrutent le ciel. «On a choisi ce sujet il y a trois ans. On démarre avec le 11-Septembre, c’est à dire les événements dramatiques qui se sont déroulés à New York en septembre 2001, et on regarde les conséquences politiques que ça a entraîné, les conflits nés à la suite de ces événements ou encore la mise en place d’un système de surveillance très développé, pour voir, au bout, quel effet tout ça a eu sur la photographie», explique le codirecteur de la manifestation, Pierre Stiwer.

Une «réflexion sur la manière de voir, regarder, représenter», reprend le responsable. «Une réflexion très politique», ajoute celui qui est d’ailleurs, avec son codirecteur Paul di Felice, commissaire de nombreuses expositions de cet EMoP 2017. Et c’est au Casino Luxembourg que l’exposition – «Looking for the clouds – Contemporary photography in times of conflict» – demeure au plus près de l’idée générale. L’exposition collective regroupe 14 artistes. Elle est pensée tel «un parcours qui part du 11-Septembre, et passe ensuite à travers différents sujets pour arriver à la fin à l’absence d’image et donc à une réflexion sur l’image», note Paul di Felice. Le même Casino propose dans sa Blackbox «Post Nine Eleven», trois vidéos qui réinterprètent les événements de septembre 2001. La surveillance est au cœur de «Portraits sous surveillance» au MNHA, tandis que le Cercle Cité propose, avec «Borderlines – Looking for the Clouds», un troisième volet principal de la programmation : la crise des réfugiés – «qui est, pour nous, une conséquence du 11-Septembre et de la crise au Moyen-Orient qui en a découlé», ajoutent les responsables.

Un thème ouvertement politique

Des sujets on ne peut plus concrets qui appellent, la plupart du temps, un travail de photographie documentaire, journalistique. Ce qui n’empêche pas quelques travaux plus artistiques, voire conceptuels.

MNHA, Mudam, Villa Vauban, Neimënster, centres d’art de Dudelange, CNA, CAPe et même des galeries privées : Sofronis, Wild Project ont suivi la thématique, à travers des expositions proposées par le duo Stiwer-di Felice ou pensées individuellement. Même les deux grandes expositions photo nationales de la «Steichen Collections» sont incluses dans cette programmation. Après tout, «The Bitter Years» et «Family of Man» sont aussi respectivement «l’analyse d’une crise et le prolongement humaniste de cette réflexion sur ce que devient le monde, notre société ensuite», souligne Pierre Stiwer.

Mais «avec 23 installations, tout le monde ne partage pas les mêmes idées, n’a pas la même programmation», assument les responsables. Ainsi, les Archives nationales, la Cité de l’image de Clervaux, la galerie Clairefontaine, l’institut Camões, les Rotondes, les magasins Smets ou encore l’université du Luxembourg prennent part à ce Mois européen de la photographie, mais avec des expositions sans lien avec la thématique 2017.

Certaines expositions de ce Mois européen ont déjà été présentées et certains événements de cet EMoP 2017 se sont déjà déroulés en ce mois d’avril. Mais la plupart des expositions seront inaugurées dans les prochains jours. Elles seront toutes accessibles pendant le mois de mai, à l’exception de «Onse Béier – La culture de la bière au Luxembourg», des Archives nationales, qui n’ouvrira que le 15 juin. Une table ronde intitulée «La photographie et l’état d’urgence – réflexion sur le contexte politique et l’image» complètera ce vaste programme d’expositions, le 9 mai. Bref, la réflexion s’annonce intense!

Pablo Chimienti

www.emoplux.lu

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