Les 51e rencontres internationales de la photographie d’Arles, prévues du 29 juin au 20 septembre, ont été annulées en raison de la pandémie de coronavirus, a annoncé mercredi le conseil d’administration.
« Face à l’impossibilité de produire les expositions, d’équiper les lieux, face à l’interruption des échanges internationaux, et en tenant compte des nouvelles recommandations du gouvernement, nous devons renoncer à organiser l’édition 2020 des Rencontres d’Arles », écrit le conseil d’administration dans un communiqué.
C’est la première fois de leur histoire que les Rencontres, dont la première édition a eu lieu en 1970, sont annulées. Devenu l’un des principaux festivals de photo au monde, les Rencontres connaissent un succès populaire planétaire. De 60 000 visiteurs en 2008, la fréquentation est passée à 145 000 en 2019. Après l’annulation de la féria de Pâques, c’est un nouveau coup dur pour la ville d’Arles, ex-ville ouvrière frappée par la désindustrialisation, désormais tournée vers le tourisme.
22 millions d’euros de perdus
« Jamais décision n’aura été aussi difficile à prendre », écrit dans son communiqué le conseil d’administration des Rencontres, assurant avoir « envisagé tous les scénarios » et prendre cette décision « afin de préserver l’avenir des Rencontres. Les artistes et les commissaires toucheront notamment leurs « droits d’expositions », ajoute-t-il. Trente-cinq expositions étaient prévues pour cette édition qui avait pour thème la résistance, mêlant photographie, collages et cinéma.
En un demi-siècle, plus d’un millier d’expositions ont rassemblé quelque 1 600 artistes, et 26 directeurs ou directrices artistiques se sont succédé à la tête des Rencontres. Le budget de 7,8 millions d’euros est partagé entre mécénat, subventions et billetterie. Le festival, gratuit pour les Arlésiens, génère, selon la municipalité, 22 millions d’euros de retombées économiques dès 100 000 visiteurs.
Mercredi, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé l’interdiction d’évènements rassemblant plus de 5 000 personnes au moins jusqu’au mois de septembre.
LQ/AFP