Une pétition a été lancée pour réclamer l’annulation des récompenses du rappeur français Orelsan aux 33e Victoires de la musique, dénonçant le caractère dégradant d’anciennes chansons à l’égard des femmes.
Mise en ligne mardi sur Change.org, la pétition adressée à la ministre de la Culture Françoise Nyssen rassemblait plus de 25 000 signatures mercredi.
« Nous appelons tous les mouvements défendant les droits des femmes, et toutes les associations des droits de l’homme, à s’insurger contre le résultat de cette soirée, et demandons l’annulation pure et simple des prix reçus par cet individu qui devrait être tout simplement censuré », dit la pétition.
Le texte rappelle notamment les paroles de la chanson du rappeur de 35 ans, « Saint Valentin » (2006) qui lui a valu d’être jugé pour « provocation à la violence ». Il a été relaxé en 2016 au nom de la liberté d’expression.
« Mais ferme ta gueule ou tu vas t’faire Marie-Trintignier », disait notamment la chanson.
En 2009 Orelsan avait créé une autre polémique avec son titre « Sale pute », qui tournait déjà sur des plateformes vidéos depuis 2006. L’association « Ni pute ni soumise » l’avait poursuivi pour « provocation au crime ». Il avait été finalement relaxé en 2012.
« Mais quel exemple est-ce pour les jeunes?? », s’insurge la pétition. « Comment, dans une période comme celle que nous vivons, est-il seulement possible d’accepter ça? … Non à la déchéance! Non au mépris! ».
Les 33e Victoires de la musique avaient sacré vendredi le nouveau chef de file du rap français, avec un total de trois récompenses, dont celle d’artiste masculin de l’année.
Si le début de sa carrière a été perturbé par des accusations de misogynie, Aurélien Cotentin de son vrai nom a su faire oublier ses écarts de langage passés, sans jamais renier son style percutant et féroce.
La rappeur peut d’ailleurs compter sur quelques soutiens puisque une contre-pétition a été lancée, sur le même site change.org, s’intitulant « Annuler la pétition contre Orelsan ». Elle recueillait 324 signatures mercredi matin.
Le Quotidien/ AFP