De nombreuses personnalités dont Catherine Deneuve, Alain Souchon et Benabar, ont assisté aux obsèques de Michel Delpech, vendredi à l’église Saint-Sulpice à Paris, au côté de centaines d’anonymes venus rendre hommage au créateur de «Chez Laurette», décédé samedi à 69 ans d’un cancer de la gorge.
Quelque 300 personnes étaient massées derrière des barrières devant l’église lors de l’arrivée du convoi funèbre. Le transport du cercueil dans la nef a été salué par des applaudissements. «C’est notre jeunesse, le chanteur de notre adolescence», ont confié Pierre et Marie Chatelain, résidant à Paris. «La chanson qui nous a le plus marqués, c’est Nos quinze ans».
«Il évoque de belles années, se souvient aussi Lucienne Peigné, 63 ans, de La Baule. Michel Delpech est un grand chanteur-poète et il avait l’air d’être quelqu’un de très agréable».
Pour Francis Fernbach, 60 ans, de Paris, «c’était quelqu’un plein d’amour et de vie qui ne se préoccupait pas de politique dans ses chansons». «A l’époque, on avait pas tous les réseaux sociaux. Ecouter Michel Delpech avec un vinyl, c’était de bons moments en famille», ajoute-t-il.
De nombreuses personnalités – la ministre de la Culture Fleur Pellerin, Didier Barbelivien, Patrick Bruel, Michel Drucker, Line Renaud, Vincent Delerm, Sheila, Gérard Lanvin, Patrick Pelloux, Robert Hossein – ont assisté à la cérémonie célébrée par Abba Athanasios, évêque métropolitain pour toute la France de l’église copte orthodoxe.
«Il va manquer à tout le monde», a dit Alain Souchon. «C’était quelqu’un que j’aimais beaucoup, a déclaré Patrick Chesnais. On avait tourné un film ensemble, il était delicieux, charmant, discret. Je voulais vraiment être là».
Hindouisme, voyance, psychanalyse et les Ecritures
Maurice Leroy, président du conseil départemental du Loir-et-Cher, département auquel Michel Delpech avait consacré une chanson, était également présent. «C’était un grand et bel ambassadeur du Loir-et-cher. Il n’y a aucune autre chanson qui consacre un département», a-t-il déclaré.
«Nous prions aujourd’hui pour un homme qui avait finalement trouvé la paix, malgré ses souffrances. Il ne cachait rien», a dit en préambule le père Jean-Louis Lacroix, curé de Saint-Sulpice. Michel Delpech avait abordé sa quête spirituelle dans un livre «J’ai osé Dieu», paru en 2013 lorsqu’il se sait atteint d’un cancer de la langue et de la gorge.
Le chanteur devait être inhumé mercredi après-midi au cimetière du Père Lachaise. Sa disparition après un long combat contre la maladie avait suscité de nombreuses réactions saluant le talent de l’interprète de «Quand j’étais chanteur».
«Les divorcés», «Le chasseur», «Pour un flirt», «Wight is Wight», «Le Loir-et-Cher»… Dans les quelque 200 chansons qu’il a interprétées, Michel Delpech a chroniqué avec simplicité et finesse la France des années 70, de la nouvelle conception de la famille à l’exode rural en passant par l’écologie.
Ancienne idole hippie, l’artiste à la voix douce avait connu la gloire mais aussi la dépression, une longue traversée du désert et un retour en grâce. Pour tenter d’en sortir, il s’était tourné vers l’hindouisme, la voyance, la psychanalyse et avait lu les Écritures.
Il avait retracé ce parcours accidenté dans un premier livre, «L’homme qui avait construit sa maison sur le sable», paru en 1993.
AFP/M.R.