Si le changement climatique figure en bonne place des préoccupations au Forum économique mondial de Davos, c’est bien souvent en jet privé que viennent en discuter grands patrons ou responsables politiques.
Un nouveau record de 1 500 vols en jets privés est attendu cette semaine dans les aéroports avoisinant la station des Alpes suisses, d’ordinaire paisible, selon un communiqué de la société d’affrètement Air Charter Service (ACS). C’est 200 de plus que l’an dernier, un paradoxe alors que le changement climatique a été placé au premier rang des risques pour l’économie mondiale par les participants au Forum, selon un sondage dévoilé la semaine dernière par les organisateurs.
Une fois arrivés dans des aéroports tels que Zurich, à deux heures de train de Davos, les passagers de ces vols privés poursuivent souvent leur voyage en hélicoptère, pour gagner du temps. Au final, la demande pour les jets privés pendant la semaine de Davos dépasse de loin celle enregistrée lors d’autres événements, tels que le Super Bowl américain ou la finale de la ligue des Champions de foot, relève Andy Christie, responsable d’ACS. « Nous avons même reçu des réservations en provenance de Hong Kong, d’Inde ou des États-Unis. Aucun autre événement n’a une telle portée internationale », a-t-il ajouté, selon le communiqué.
Et la tendance est aux jets les plus gros et les plus coûteux possibles : « C’est en partie dû aux longues distances parcourues mais aussi sans doute au fait que les rivaux en affaires ne veulent pas se voir surclassés », estime Andy Christie. Les organisateurs du Forum de Davos assurent compenser ces émissions par des initiatives en faveur de l’environnement et ont partiellement remboursé cette année les trajets en train. « Nous encourageons les participants » à prendre aussi des mesures de compensation, a déclaré Dominique Waughray, responsable « biens publics mondiaux » du Forum. « La plupart des avions privés sont en fait affrétés par des dirigeants politiques, parce que c’est plus efficace et plus sûr », a-t-il par ailleurs souligné. « Donc c’est davantage une mesure de sécurité, mais nous les compensons quand même ».
LQ/AFP