Cinq mois après une crise inédite dans le cinéma français et la démission collective de ses dirigeants, l’Académie des César a annoncé jeudi l’adoption d’une large réforme de ses statuts, prévoyant notamment la « parité intégrale » entre hommes et femmes dans ses instances de décision.
Désormais, l’ensemble des 4 313 membres de l’Académie qui votent pour décerner les César pourront être candidats et choisir leurs représentants, au cours d’élections qui doivent avoir lieu avant début septembre, selon les nouveaux statuts, adoptés à huis clos par les administrateurs démissionnaires.
L’assemblée générale, le conseil d’administration et le bureau de l’association seront paritaires, avec « un tandem homme/femme pour la présidence », a annoncé dans un communiqué l’Académie, qui a été accusée d’opacité et d’entre-soi par de nombreuses personnalités du 7e art. Lorsque ces nouvelles instances seront mises en place, les nouveaux dirigeants devront s’atteler à une deuxième tâche : renforcer « la parité, la diversité et la représentativité » de l’Académie des César elle-même, suffisamment rapidement pour pouvoir organiser l’édition 2021.
Cette réforme est l’aboutissement d’un travail mené sous l’égide du Centre national du cinéma (CNC), qui ne finance pas les César mais avait été mandaté, face à la crise, par le gouvernement et l’Académie. Avec cette réforme, l’Académie franchit une première étape pour tenter de sauver cette institution, qui organise la cérémonie de remise des récompenses les plus prestigieuses du cinéma français.
La direction de l’Académie avait démissionné en bloc mi-février, après plusieurs semaines de crise ouverte. Deux semaines après, la 45e cérémonie des César avait tout de même pu se dérouler mais dans un contexte de grande tension, marquée par des manifestations féministes et le départ fracassant de l’actrice Adèle Haenel quand Roman Polanski, visé par des accusations de viols, s’est vu attribuer en son absence le prix de la meilleure réalisation.
AFP/LQ