Le 36e opus des aventures d’Astérix, Le Papyrus de César, sort le 22 octobre.
Astérix est de retour et, comme d’habitude, l’irréductible petit Gaulois et sa bande devraient tout faire exploser sur leur passage : les Romains bien sûr, mais aussi les ventes de l’édition française. Le 36e opus des aventures d’Astérix, Le Papyrus de César, signé, comme le précédent, par Didier Conrad au dessin et Jean-Yves Ferri au scénario, sort le 22 octobre dans le monde entier, y compris au Brésil, en Inde, aux États-Unis et en Australie. Le tirage initial est de 2 millions d’exemplaires rien qu’en français et de 4 millions en comptant les éditions en langues étrangères.
« Astérix est l’album de BD le plus vendu et le plus lu au monde », s’est félicitée lundi son heureuse éditrice, Isabelle Magnac, qui gère les éditions Albert-René. Personne ne doute que le nouvel opus fera un tabac, en France bien sûr mais aussi dans de nombreux pays dont l’Allemagne où le fier petit Gaulois cartonne depuis toujours. Publié il y a juste deux ans, le précédent album, Astérix chez les Pictes , le premier sans Albert Uderzo, s’est vendu à plus de 5,4 millions d’exemplaires dans le monde en 24 langues et dialectes.
Depuis la création d’Astérix, en 1959, par le génial duo René Goscinny et Albert Uderzo quelque 365 millions d’albums se sont écoulés. Après la balade (mouvementée) dans l’Écosse des Pictes, le nouvel album se déroule en Gaule. La Guerre des Gaules , le célèbre et imposant ouvrage de César, a servi de point de départ à cette nouvelle histoire qui va voir Astérix et sa bande se coltiner avec les circuits de l’information. Admiratif, Albert Uderzo, 88 ans, qui a posé ses crayons en 2010, s’est dit « bluffé par la nouvelle intrigue et le travail extraordinaire » de son successeur, Didier Conrad.
«Julian Assange a servi de modèle»
Le suspense reste entier sur le contenu de l’album – « Nous voulons « in fine » réserver la primeur de la surprise du nouvel Astérix aux lecteurs », assure Isabelle Magnac – mais d’ores et déjà quelques nouveaux personnages émergent. Côté «gentils», il y a d’abord un journaliste gaulois, un « colporteur sans frontière », Doublepolemix, qui veut faire éclater la vérité et surtout la faire connaître. « Julian Assange a servi de modèle à ce personnage », a expliqué Jean-Yves Ferri qui a confié que ce personnage avait failli s’appeler Wikilix, en référence au site WikiLeaks connu pour avoir publié des documents classés secrets.
Doublepolémix est le correspondant de L’Écho de Condate , lu par le seul lettré du village, Rézowifix, autre personnage à faire également sa première apparition dans un album d’Astérix. L’album commence avec la lecture publique du journal et l’on remarque qu’une seule chose intéresse les Gaulois : l’horoscope. Ils ont tort car une nouvelle arme menace le village encerclé par les armées romaines : l’arme de la communication. César va-t-il réussir par ce biais à conquérir toute la Gaule? L’empereur est aidé par un conseiller fourbe, appelé Bonus Promoplus.
« Comme disait Hitchcock, plus le méchant est réussi, meilleure est l’histoire. On a donc soigné notre méchant », dit Jean-Yves Ferri. C’est le publicitaire Jacques Séguela qui a servi physiquement de modèle à ce personnage mais il est plutôt inspiré de « conseillers de l’ombre » comme Henri Guaino ou Patrick Buisson, a confié Jean-Yves Ferri. Dans les versions étrangères, Promoplus s’appellera Blockbustus en anglais, Bestsellerus en italien ou Syndicus en allemand. Promoplus est lui-même aidé par un majordome, Quefaitlapolis, un Égyptien très stylé.
Parmi les nouveaux Romains, il y a aussi le centurion Ultradetendus, pas forcément le plus guerrier des envahisseurs. Jean-Yves Ferri vit dans le midi de la France tandis que Didier Conrad habite aux États-Unis. « Cette distance permet d’éviter les disputes », disent en riant les deux auteurs. L’un et l’autre, qui ont abandonné leur propre production pour se consacrer à Astérix, affirment qu’ils pensent déjà à un troisième album en commun. « Ça parlera de voyage », conclut Didier Conrad.
Le Papyrus de César, de Didier Conrad et Jean-Yves Ferri. Les Éditions Albert-René.