Après 23 ans, Netflix réanime pour les fêtes de Noël le poulailler le plus célèbre du 7e art avec une suite du classique des studios Aardman sorti en 2000. Découverte.
Vingt-trois ans après le succès de Chicken Run, ses hilarants et attachants poulets reviennent et affrontent cette fois une menace encore plus «terrifiante», l’industrie de la volaille, prévient son réalisateur… devenu végétarien ! Chicken Run : Dawn of the Nugget des studios d’animation Aardman (les créateurs britanniques de Wallace et Gromit) a été diffusé en avant-première ce week-end au Festival du film de Londres, en amont de sa sortie sur Netflix prévue peu de temps avant Noël.
L’original, sorti en 2000, une parodie des films d’évasion qui raconte les tentatives d’un groupe de poules pour échapper aux griffes d’un fermier sadique, est à ce jour le film d’animation en stop-motion qui a rapporté le plus d’argent de l’histoire. Cette pratique minutieuse consiste à déplacer de manière imperceptible des objets – ici des marionnettes – à chaque prise de vue afin de créer l’illusion du mouvement.
Menace de l’industrie
«C’est une technique très artisanale, et un film d’animation en stop-motion, aujourd’hui, est quelque chose d’unique», explique le réalisateur Sam Fell. Ce dernier s’attend à ce que ce second Chicken Run soit aussi populaire que le premier : «Il y aura toujours une place pour le « fait main »» dans une société de plus en plus tournée vers le numérique. Pour le concepteur de production du film, Darren Dubicki, le fait d’utiliser de véritables objets renforce le lien avec le spectateur : «Il y a une chaleur, un charme qui apportent vraiment quelque chose».
Interrogé sur l’intrigue de ce nouveau long métrage, Sam Fell évoque une menace «énorme» pesant sur les poulets – encore plus «intimidante», selon lui, que le fermier du premier film. Dans Dawn of the Nugget, les personnages principaux du premier film, Ginger et Rocky, vivent en sécurité dans une réserve ornithologique, mais leur fille trépigne d’impatience de voir le monde extérieur et se retrouve piégée dans une ferme industrielle.
Marionnettes en quarantaine
Sam Fell et les studios Aardman ont réfléchi pendant six ans sur la forme à donner à cette suite très attendue. «Finalement, c’est une simple phrase qui a provoqué le déclic : « Cette fois, ils entrent par effraction »», se souvient le réalisateur, qui a puisé son inspiration dans les films de braquage. La création et la production du long métrage ont duré particulièrement longtemps à cause de la pandémie de Covid-19, qui a contraint à mettre en place des mesures sanitaires pour la manipulation des marionnettes.
Je ne pense pas que les gens arrêteront de manger des nuggets après ce film!
«Une fois qu’un poulet avait fini d’être animé, il devait être mis… en quarantaine. Il y avait donc une zone avec des lampes à UV où les poulets devaient rester pendant trois semaines», se rappelle Sam Fell dans une moue. Darren Dubicki, qui a travaillé comme graphiste sur le premier Chicken Run, avait quant à lui été ébloui par la sophistication de ces marionnettes malgré leur apparence «simple et cartoonesque».
À hauteur de poulets
«Je suis toujours époustouflé parce que je ne suis pas animateur. Les acteurs donnent une voix à un personnage, mais la performance réelle vient de l’animateur, qui arrive à créer un monde magique», abonde le cinéaste. Le premier volet de Chicken Run avait en outre été salué pour l’importance donnée à ses personnages féminins, et l’équipe espère que la suite, dans la même veine, aura le même succès.
L’intention du réalisateur n’est pas de convaincre les spectateurs de devenir végétariens, mais après tant d’années à raconter une histoire sur les volailles, ce dernier a cessé de les manger. «J’ai passé beaucoup de temps à « vivre » comme un poulet, donc j’ai un peu commencé à voir le monde avec leur point de vue», confie-t-il, tout en précisant qu’il ne pense pas que les gens «arrêteront de manger des nuggets après ce film».