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Palace George V : la perfection ou rien


Ancré depuis 1928 au 31 avenue George V, à deux pas des Champs-Élysées, cet établissement (élevé à la distinction de palace en 2012) est un hôtel hors normes, réputé à travers le monde entier.

Haut lieu du «triangle d’or» parisien entre Seine et arc de triomphe, depuis les années 1920, on y veille au moindre détail. Le Quotidien achève là, avec l’hôtel George V de Paris, sa série d’été consacrée aux palaces d’Europe.

On le surnomme le «triangle d’or». Un espace entre l’avenue des Champs-Élysées, l’avenue Montaigne et l’avenue George V. La première est tenue pour la plus belle du monde, la deuxième pour le haut lieu de la mode et la troisième brille avec ses trois palaces et hôtels de grand luxe : le Fouquet’s, le Prince de Galles et le George V. Ça, c’est Paris, ville-lumière, ville du luxe et du plus que parfait, dans ce VIII e arrondissement, entre Seine et arc de triomphe.

Et puis, il y a ce palace, façade blanc-gris, bâtiment imposant de huit étages. C’est le Four Seasons George V, surnommé tout simplement «le George». Là, comme le poétisait Baudelaire, tout est luxe, calme… et volupté. À la direction du palace, on confie : « Le George V est considéré et a été élu comme l’un des meilleurs hôtels au monde. Ce qui nous motive pour nous remettre souvent en question, tout en conservant une certaine humilité face à cette position. Nous avons bien à l’esprit que « rien n’est jamais acquis » et il faut donc travailler trois fois plus pour rester à ce niveau d’excellence que nous visons. Notre remise en question est donc permanente et notre travail consiste à traquer le moindre détail pour que tout soit « plus que parfait ». Nous sommes attachés au souci du détail. »

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Ah! le détail. L’obsession pour tous, du bas au sommet du personnel. La marque de fabrique de cet établissement parisien, connu et célébré dans le monde entier. Et ce, très vite après son ouverture en 1928. À l’origine, au milieu des années 1920, un Américain : l’homme d’affaires et architecte Joel Hillman. Pour édifier le bâtiment, il met sur la table 31 millions de dollars de l’époque et fait appel à André Terrail et Georges Wybo – le premier est le restaurateur propriétaire de La Tour d’argent, restaurant chic en face de Notre-Dame-de-Paris en bord de Seine, le second est l’architecte du Casino de Deauville et de la reconstruction du grand magasin Printemps Haussmann après l’incendie de 1921. Hillman a choisi le 31 avenue George V, parce que cette adresse fait face à son hôtel particulier. La demande de l’Américain : un bâtiment dans le style de l’époque, les années 1920-30, d’un aspect extérieur d’une grande sobriété.

Les premières années suivant l’ouverture, la clientèle du George est en grande partie (plus des deux tiers!) américaine. Explication : ces Américains arrivaient en France avec la compagnie des Paquebots transatlantiques. Descente à Cherbourg où ont été installés des bureaux pour accueillir les clients dès leur arrivée. Mais conséquence du «jeudi noir» (24 octobre 1929) et de la crise mondiale, Hillman n’a pas d’autre solution que de vendre son palace à un groupe bancaire.

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«Une vitrine de la France»

En 1931, le banquier François Dupré le rachète et, dans la foulée, fait construire une nouvelle aile par les mêmes architectes que ceux qui ont dessiné le bâtiment originel. Cette nouvelle aile abrite des appartements loués à l’année ou la saison et qui bénéficient des services de l’hôtel. C’est également à cette époque qu’arrivent à l’hôtel de nombreux objets d’art : tapisseries des Flandres, meubles Boulle, un tableau de Renoir, une œuvre de Dufy… Un seul mot d’ordre, déjà : viser le haut de gamme. Aujourd’hui, encore et toujours, le George V fait dans le plus que parfait. Ce qu’à la direction, on résume : « Notre service haut de gamme est constant et notre volonté reste de continuer à réinvestir pour que le lieu reste impeccable. »

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Alors, défilent les points forts et les plus du «George» : les orchidées présentes dans chaque chambre et dans la cours de l’hôtel pendant la saison d’été, un transport privé en Rolls-Royce Phantom, la cuisine gastronomique du restaurant Le Cinq, la décoration florale sous la haute direction de Jeff Leatham qui surveille la livraison, chaque semaine, de 9 000 fleurs en provenance des Pays-Bas… Et puis quelques chiffres : le spa mesure 850 m², la plus grande suite (la présidentielle, 11 000 euros la nuit) 245 m², la plus grande des salles de réception 450 m² et le budget de la dernière rénovation (1999-2001) s’est élevé à 80 millions d’euros. Un autre commentaire de la direction : « Nous sommes une vitrine de la France, nous représentons ce qui se fait de plus beau. Notre palace doit être un lieu pour promouvoir le savoir-faire français, pour mettre en valeur notre patrimoine et mettre en avant l’artisanat français qui travaille dans l’excellence. » Ça, c’est palace!

Serge Bressan

Pratique

Adresse : Hôtel George V 31, avenue George-V 75 008 Paris. Tél. : 00 33 1 49 52 70 00.

Site internet : www.fourseasons.com/fr/paris

Chambres et suites : 244 chambres, dont 59 suites. Trois types de chambres : la Superior (37 à 40 m 2 ), la Deluxe (40 à 50 m 2 ) et la Premium (50 à 60 m 2 ). À partir de 1 250 euros la nuit pour 2 personnes.

Restaurant : Avec ses deux étoiles au Guide Michelin , Le Cinq sert une cuisine novatrice et respectueuse des techniques de la tradition de la gastronomie française. Tous les jours, déjeuner de 12 h 30 à 14 h 30 et dîner de 19 h à 22 h 30. Menus : 145 euros (déjeuner), 210 euros et 310 euros. Carte : compter 250 à 350 euros. www.restaurant-lecinq.com.

Bar : Nommé tout simplement Le Bar, il propose une atmosphère chaleureuse et animée. Ouvert du dimanche au jeudi de 10 h à 1 h 30, et les vendredi et samedi de 10 h à 2 h 30.

Le bon plan : Le forfait Romance, 1 365 euros la nuit pour deux personnes. Inclus dans ce forfait : petit-déjeuner américain pour deux, bon pour le spa de 100 euros, bouteille de champagne et bouquet de fleurs dans la chambre et un exemplaire de Flowers de Jeff Leatham, ouvrage proposant des compositions florales réalisées par le célèbre designer.