Le jury de la 67e Berlinale, présidé par le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven, s’est montré combatif et engagé jeudi pour le lancement du festival de cinéma sur lequel plane l’ombre de la politique américaine menée par le président Donald Trump.
« C’est un moment incroyable pour être Américain dans un festival international. Je veux que l’on sache qu’il y a de nombreuses personnes dans mon pays qui sont prêtes à résister », a affirmé l’actrice américaine Maggie Gyllenhaal lors de la conférence de presse du jury, dans une référence à la situation politique aux Etats-Unis.
Le Mexicain Diego Luna, qui apparaît dans le dernier volet de la saga Star Wars (« Rogue one »), a joué la carte de l’humour en évoquant le mur frontalier entre le Mexique et les Etats-Unis voulu par le président américain, qui n’a jamais été nommé. « Je vais enquêter sur la façon d’abattre les murs, il y a de nombreux experts (en la matière à Berlin, ndlr) et je vais revenir au Mexique avec des informations », a-t-il lancé. « La seule chose positive est qu’il doit y avoir une réaction (au projet de Donald Trump) et je veux y prendre part », a-t-il ajouté.
Mais en tant que jury, « nous ne sommes pas là pour envoyer un message mais pour écouter des voix différentes et les célébrer », a souligné l’acteur, valeur montante à Hollywood.
Pour sa part, le cinéaste Paul Verhoeven a redit son envie de « voir des films différents, controversés » et d’avoir « des discussions animées » au sein du jury, qui compte également l’artiste islandais Olafur Eliasson, le réalisateur chinois Wang Quan’an, la productrice tunisienne Dora Bouchoucha Fourati et l’actrice allemande Julia Jentsch.
Le réalisateur de « Basic Instinct » et président du jury en a profité pour déplorer « le manque de films pour adultes à Hollywood », face à la déferlante de productions pour un public plus jeune.
Le Quotidien / AFP