Nuit des musées : mise en lumière à Luxembourg

Quinzième Nuit des musées, le 10 octobre à Luxembourg, qui conjugue une nouvelle fois sérieux et festif.

« C’est un peu comme les vendanges ! », sourit Jo Kox, coordinateur du groupement «d’stater muséeën» (réunissant les musées de la Ville de Luxembourg) à propos de la Nuit des musées, projet qui, clairement, lui «prend le plus de temps» mais qu’il aime défendre. Déjà, parce qu’il reste «la manifestation la plus importante du groupement». Ensuite, parce qu’après 15 années de bons et loyaux services, il pourrait passer le flambeau à d’autres. «C’est sûrement ma dernière édition», dit-il, annonçant sa fierté d’avoir, grâce à cet évènement, permis «aux musées de s’établir dans la mentalité des politiques». Comprendre leur donner quelque chose de «palpable».

Le son de cloche est sensiblement le même du côté du public, avec quelque 15 000 visiteurs lors des années fastes – c’est-à-dire quand il ne pleut pas et qu’il ne fait pas 0°C dehors – appréciant les balades nocturnes entre les différents établissements, en l’occurrence le Casino, le Mudam, la Villa Vauban, le MNHA, le MHVL, le Dräi Eechelen et le «natur musée» qui, cette année, est le seul à manquer à l’appel en raison de travaux de réaménagement, même s’il sera présent «symboliquement» avec son Natur Mobil, sorte de grande caravane œuvrant à la sensibilisation et à la conservation du patrimoine naturel du Grand-Duché.

Les Casemates à la lampe de poche

Toujours selon Jo Kox, cette Nuit des musées est bel et bien le symbole de ce qu’un musée, au XXIe siècle, doit être : être le décor d’une culture «jamais figée». En somme, mettre un peu de «festif dans le temple» qu’est le musée, avec visites guidées, ateliers pour adultes-enfants, conférences, tables rondes, projections de films, nocturnes avec DJ, groupes musicaux et autres actions innovantes afin de ne pas mourir sur place de sclérose et, accessoirement, attirer de nouveaux publics.

Ainsi, pour cette «cuvée anniversaire», on reste dans le vivant. Déjà, axée sur l’ «année internationale de la lumière» (proclamée par l’Unesco), la manifestation se pare de mille feux et va faire briller les musées concernés. «Toutes leurs façades seront mises en lumière», précise Jo Kox qui regrette n’avoir pu «préserver» l’éclipse lunaire de dimanche. À noter qu’une balade des Casemates, habituellement fermées, sera possible, et ce, «à la lampe de poche».

Autre thème de cette nouvelle mouture – présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE oblige ! – : six présidents d’associations ou d’institutions proposeront, à travers des visites dans chaque musée, leur «coup de cœur» d’un objet exposé ou d’une exposition. On retrouvera ainsi, en guide improvisé, Jean-Claude Bintz (Rockhal), Mars Di Bartolomeo (Chambre des députés), Paul Hammelmann (Sécurité routière) et encore Laura Zuccoli (ASTI).

Enfin, en guise de conclusion, le coordinateur de «d’stater muséeën» insiste sur la «qualité des expositions» proposées au Luxembourg : la géniale et dense «Eppur si muove» (Mudam), tout comme celle consacrée aux momies (MNHA), les deux nouvelles du Casino (Rachel Maclean et d’Élodie Lesourd) et la toute dernière de la Villa Vauban (consacrée à Jean-Jacques de Boissieu, le Rembrandt français). Une «panoplie très variée» qui sera, bien sûr, assortie de nombreuses réjouissances culinaires et musicales, d’ailleurs «spécifiquement» conçues pour la soirée.

Grégory Cimatti