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Nick Cave plus sombre que jamais


Pochette noire, Nick Cave sombre. Bienvenue dans Skeleton Tree. (Photo DR)

Le nouvel album de Nick Cave & The Bad Seeds, Skeleton Tree est une plongée dans le traumatisme de la perte et de l’abandon. Un an après la mort de son fils Arthur, le chanteur australien trouve dans la musique un magnifique catharsis.

Celui-ci, il aura été difficile à réaliser. Et pour cause : le flamboyant Nick Cave, dont le précédent opus Push the SkyAway, n’était qu’apaisement, s’est effondré, à l’été 2015, quand son fils Arthur est décédé d’une chute mortelle provoquée par la consommation d’ecstasy à Brighton, en Angleterre. En pleine préparation de son nouveau disque, le grand Nick voyait son monde partir en lambeaux.

Comme son épouse Susie Bick, il choisissait le travail pour oublier la douleur. Cela s’entend sur chaque morceau de cette confession intime qu’est Skeleton Tree, hanté par le souvenir d’Arthur et par la beauté des instants qui ne seront plus. Dépouillé comme jamais, l’album laisse la part belle à la voix du chanteur, avec la minimaliste mise en musique de son comparse Warren Ellis, qui a compris que l’instant n’était que pudeur.

Paroxysme mélancolique

Dès les premières notes de Rings of Saturn, le morceau qui ouvre l’album, on comprend que la mélancolie sera omniprésente. Ce « bonheur d’être triste » que Nick Cave manie avec tant de talent. L’épure est là et Nick Cave partage sa douleur comme jamais. I Need You, le morceau central du disque y va fort, chanson d’amour qui semble s’adresser directement au fils disparu. « Nothing really matters, nothing really matters when the one you love is gone / You’re still in me, baby / I need you / In my heart, I need you », saccade-t-il à l’infini. Le morceau suivant, Distant Sky, est une autre ode au fils prodigue. Déchirant et indispensable. Et plein d’espoir, avec les dernières paroles du disque « And it’s alright now / And it’s alright now / And it’s alright now ».

Skeleton Tree, de Nick Cave & The Bad Seeds, Kobalt

Dans les coulisses de l’album

Jeudi 15 septembre, le cinéma Utopia diffuse en 3D le documentaire One More Time With Feeling réalisé par Andrew Dominik. Une plongée intime dans l’enregistrement de l’album, avec un Nick Cave qui se confie à son alter ego Warren Ellis. Avec pudeur et honnêteté, il parle du processus créatif, de la perte et de ses sources d’inspiration. Si le documentaire est loin d’être parfait, il fait parfois mouche, notamment quand Susie Bick apparait.

One More Time With Feeling, séance unique le 15 septembre à 19 heures, cinéma Utopia

Christophe Chohin

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