Si le concert de Natacha Atlas, mardi soir au centre culturel Opderschmelz, à Dudelange, avait été une rencontre sportive, on aurait dit qu’elle avait raté son entame de match. Mais la chanteuse a finalement rapidement su séduire son monde.
Pendant un bon quart d’heure, la chanteuse avait du mal à trouver sa place, sur la scène, au milieu de ses musiciens et face au public qu’elle ne regardait pas ou presque. En délicatesse avec sa voix, elle devait même la forcer pour atteindre les notes de ses chansons. Bref, on a eu mal pour elle et assez peur pour la suite. Heureusement, ses coéquipiers n’ont pas flanché et le quintette qui l’accompagnait a rendu, dès le début, une copie impeccable.
Et une fois entrée dans le match, Natacha Atlas s’est métamorphosée. Plus à l’aise sur scène et la voix redevenue limpide, elle a offert au public de grands moments de musique. Principalement tourné vers son dernier album, Myriad Road, produit par le trompettiste Ibrahim Maalouf, le concert, tel l’album, cheminait quelque part entre jazz et musique arabe. Un mariage entre Orient et Occident de toute beauté. Un mariage d’amour sans frontières qui prendra un aspect politique au moment où la chanteuse dédiera la chanson Voyager à «tous les migrants et réfugiés» en espérant que «leur prochain voyage sera meilleur et plus facile que le précédent».
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Un voyage, onirique cette fois-ci, que les spectateurs feront également, quand la reprise d’Opium Dream, de l’album Les Nuits, les plongera dans une ambiance très «Mille et Une Nuits» ou encore quand, après une bonne heure et demie de concert, la chanteuse se lancera dans quelques pas de danse du ventre, avant de revenir en Occident pour un rappel où la chanteuse reprendra It’s a Man’s World, de James Brown.
Bref, deux heures de concert qui, malgré un quart d’heure à oublier, laissera un très bon souvenir aux quelque 250 spectateurs ayant fait le déplacement à la Forge du Sud.
Pablo Chimienti