Avec LUX, l’artiste espagnole met tout le monde d’accord : c’est bien elle la papesse de la pop!
Avec une brève apparition dans le centre de Madrid, un spectacle angélique à Barcelone et des avant-premières ultra-sélectes, la star espagnole Rosalia a soigné sa communication avant la sortie de son quatrième album, LUX, un disque quasi mystique dans lequel elle se renouvelle largement. Âgée de 33 ans, la Catalane s’était fait connaître en 2018 en mélangeant sonorités du flamenco et musiques urbaines avec El Mal Querer, deuxième album au succès fulgurant qui avait fait d’elle un phénomène planétaire. Mais vendredi, son retour sur le devant de la scène se fait avec un disque d’un tout autre genre, plus spirituel, chanté en plus d’une dizaine de langues (dont le latin, l’anglais ou, bien sûr, le catalan) et dans lequel elle est accompagnée notamment par l’Orchestre symphonique de Londres.
«J’adore voyager, apprendre des autres. Pourquoi n’essaierais-je pas de chanter dans une autre langue et d’élargir la manière dont je peux être musicienne ou artiste?», s’est-elle récemment interrogée dans un entretien accordé au quotidien américain New York Times. «Le monde est tellement connecté», a souligné la star auréolée de deux Grammy Awards et onze Latin Grammy Awards. Caméléon de la musique capable de se transfigurer à chaque nouvel album, Rosalia a aussi fait appel pour ce nouveau disque à l’Islandaise Björk, à Guy-Manuel de Homem-Christo, une des moitiés de Daft Punk, ou encore à un chœur de jeunes d’une abbaye de Catalogne.
«Je pense avoir toujours eu le souhait de me dire : « Comment puis-je me rapprocher de Dieu? Comment puis-je être plus proche de lui? »», a assuré la star au New York Times. «Ce sentiment spirituel a toujours existé en moi, mais je ne l’avais pas encore rationalisé, intellectualisé», a-t-elle poursuivi, évoquant la conception de ce disque entamée il y a plus de deux ans et demi, et pour lequel elle s’est notamment inspirée de l’histoire de plusieurs saintes de cultures différentes. De cette introspection très intime a émergé une communication publique novatrice pour faire la promotion de son album, très attendu notamment par ses 27 millions de followers sur Instagram.
Foule dans les rues de Madrid
C’est ainsi qu’elle a annoncé le 21 octobre sur ses réseaux sociaux se rendre dans le centre de Madrid quelques minutes à peine avant d’y arriver – juste le temps de provoquer une effervescence dans les rues touristiques de la capitale espagnole. Sur place, une foule extatique s’était massée en un rien de temps pour apercevoir la star, repartie aussi vite qu’elle était arrivée – un joli coup de communication diffusé sur TikTok. Et vendredi à Barcelone, les fans étaient ravis de l’album : «Je l’ai trouvé incroyable. C’est vrai que ce n’est pas une musique que j’ai l’habitude d’écouter, mais j’ai adoré. Je l’ai trouvé magique. Comme si j’étais dans un autre monde», témoigne Cristina Cobo.
«Rosalía compte parmi les artistes les plus importants de l’histoire musicale de notre pays», a vanté le ministre espagnol de la Culture, Ernest Urtasun, invité d’une écoute en avant-première dans un musée à Barcelone. Durant cet événement, Rosalia est apparue sur scène drapée de blanc comme un ange, sans toutefois ni chanter ni prononcer un mot, pendant que les invités écoutaient religieusement ses nouvelles chansons. Mises bout à bout, ces dernières, entre démonstration vocale et orchestrations folles, transcendent les barrières musicales, pour un disque, vu par beaucoup, comme le plus audacieux et le meilleur de l’année. Assurément en haute altitude.
LUX, de Rosalia.