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Le nouvel opus de Sébastien Laas (interview)


Créé en 2007, le projet électronique de Sébastien Laas, Cyclorama /, a pris au fil des ans une tournure plus « shoegaze ». Voilà que le musicien livre un nouvel album, Astral Bender, appuyé par le batteur Pit Reyland.

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Sébastien Laas : « La batterie, c’est l’instrument qui donne le plus l’impression de jouer dans un vrai groupe. C’est le truc qui te donne envie de faire péter la saturation de ton ampli ». (Photo : Sven Becker)

 

Relativement discret depuis deux ans, Sébastien Laas, l’homme derrière le projet Cyclorama /, revient en scène avec neuf morceaux instrumentaux, aux accents new wave. Confidences.

> Créé en 2007, Cyclorama / – au départ un projet solo – a muté tranquillement au fil des ans. Était-ce voulu ou cette métamorphose s’est-elle opérée au grès des rencontres ?

Sébastien Laas : Au départ, c’était en effet un projet personnel d’expérimentations et de curiosités que je pratiquait à la maison. Au fil du temps, j’ai progressé et eu la chance de rencontrer un batteur sachant évoluer sur le métronome d’un ordinateur. C’est une manière de procéder intéressante puisqu’elle permet de rajouter tout ce que l’on veut dans une machine et de pouvoir tout jouer en direct dans un parfait tempo. Puis s’est proposé Yves (Stephany) à la basse, même s’il ne figure pas sur le nouvel album.

> Justement, aujourd’hui, en duo, pensez-vous être sur la bonne voie, celle mariant l’électronique et le rock, votre ambition initiale ?

Le fait de jouer en duo a été totalement involontaire. Yves n’était plus disponible. On a tous des obligations familiales et professionnelles. Il était donc difficile de s’organiser pour répéter. J’avais déjà alors composé toutes les lignes de basses avec un instrument MIDI, même si j’aurais préféré qu’elle soient interprétées par un vrai bassiste, sur un vrai instrument. Mais finalement, ça sonne franchement pas si mal, différent. L’entente avec Pit (Reyland), elle, se passe parfaitement bien et intégrer un nouveau bassiste dans l’immédiat ralentirait notre processus créatif, qui est la priorité.

> Quel est l’apport effectif de Pit Reyland à la batterie ?

La batterie apporte l’élément qu’il m’est impossible de programmer avec mon ordinateur : la dynamique et les accents, surtout au niveau des « hi-hats » et des roulements. Sur certains morceaux de l’album, j’ai toutefois laissé les deux – ses pistes et les miennes mixées ensemble. Aussi, la batterie, c’est l’instrument qui donne le plus l’impression de jouer dans un vrai groupe. C’est le truc qui te donne envie de faire péter la saturation de ton ampli.

> Vous sortez demain Astral Bender, votre nouvel album. Arrivez-vous à le définir ?

Je pense qu’au niveau de la composition, Astral Bender est mon disque le plus abouti. J’ai fait le mixage moi-même, il sonne donc exactement comme je voulais. Les morceaux s’enchaînent vraiment bien. Tout est très direct sur les 42 minutes de musique – durée parfaite, sans longues transitions. Il contient, par rapport aux enregistrement précédents, une touche plus new wave, comme en témoignent les chansons Remote, Frozen Sea ou Modern Day. Il s’agit d’une musique instrumentale avec des structures pas forcément post rock. Il est donc important de ne pas perdre l’auditeur en cours de route, ce qui est aussi un certain élément à respecter.

> Quel a été votre mode opératoire, après deux longues années de mise en retrait ?

Deux années, c’est un minimum pour l’élaboration d’un album, surtout si l’on bosse parallèlement 40 heures par semaine dans un autre domaine. Ce qui m’a aidé, c’est le dictaphone de mon iPhone : j’y enregistre les idées et riffs de guitares qui me semblent avoir du potentiel puis je les transfère sur mon ordinateur. Après un travail de maturation, notamment en ce qui concerne les structures, on les travaille avec Pit en répétition.

> On colle souvent à Cyclorama / un style « shoegaze ». N’est-on pas plutôt aujourd’hui dans le psychédélisme, voire la new-wave, avec des sonorités plus rock ?

J’explique dans la biographie du groupe quelles sont mes influences pour que l’on sache plus ou moins à quoi s’attendre ! Je suis amateur de musique, comme beaucoup de monde, et j’ai forcément mes préférences. Quand je compose quelque chose, je ne vais pas chercher à sonner de manière particulière : je fais mon truc et si cela me parle, tant mieux !

> Quel regard portez-vous sur ce second LP ?

J’avais vraiment besoin et envie de le faire, et j’en suis très fier. Sa réalisation a été un plaisir total. Il représente une satisfaction personnelle. Mais je ne bannis en aucun cas les enregistrements précédents.

> Vous êtes « hébergé » sur le label Chez Kito Kat Records. Pourquoi ce choix ?

C’est la première fois que je travaille avec un label. C’est une joie qu’il m’ait accepté. Il fait du super boulot car il envoie des CD promotionnels à tous les magazines et autres blogueurs susceptibles d’évaluer l’album pour le public.

> Conformément à son évolution, doit-on encore s’attendre à voir Cyclorama / changer de visage ces prochains mois ? Avez-vous des envies particulières ?

Rien n’exclut que l’on essaye d’intégrer quelqu’un au poste de bassiste dans le courant de l’année prochaine.

> Seulement trois concerts en 2014, rien en 2013. La scène ne vous manque-t-elle pas ?

Si, bien sûr, c’est pour cela qu’on est de nouveau là ! En même temps, quand on joue trop, on se perd dans la préparation des spectacles, et on n’a plus l’esprit tranquille pour faire de nouvelles recherches. J’en ai fait l’amère expérience entre 2010 et 2012. En plus, je jouais parallèlement avec Daily Vacation.

> Qu’attendez-vous, justement, de la soirée « release » ?

Je suis impatient de jouer mais je sais aussi que c’est un moment qui passe trop vite. Il faut donc savourer. On va interpréter le nouvel album en entier avec quelques bonus. On a même prévu une fin en apothéose comme on l’a rarement fait précédemment. En première partie, il y aura aussi les Only2Sticks à ne pas manquer !

Entretien avec notre journaliste Grégory Cimatti

 

CarréRotondes – Luxembourg. Demain à partir de 21h. Support : Only2Sticks et Jerry Baldrian (DJ set)