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La deuxième fusion de « Monophona » (Interview + Vidéo)


Monophona, le groupe né de la rencontre du singer-songwriting de Claudine Muno et de l’univers drum&base electro de DJ Chook, revient avec un deuxième album, Black on Black. Sombre et osé !

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Avec « Black on Black », DJ Chook, Claudine Muno et Jorsch invitent les fans à un voyage musical splendide, à la fois planant et dansant, doux et amer, dans l’univers sombre de Monophona. (Photos : Joël Nepper/Mike Zanardi)

C’est au lycée Ermesinde de Mersch que nous avions rendez-vous avec Claudine Muno pour parler de Black on Black, le nouvel album de Monophona, trio qu’elle a créé avec DJ Chook. Un lieu très particulier, non seulement parce que le lycée dispose d’une magnifique salle de cinéma, mais surtout parce que c’est là que Claudine et Philippe (alias DJ Chook) enseignent et qu’est née leur collaboration.

> Au départ, en 2010/2011, aussi bien pour vous que pour Philippe, Monophona n’était pas vraiment un groupe, mais un petit projet. Depuis, il y a eu un album, The Spy, de nombreux concerts, au Luxembourg comme à l’étranger, et là, ce deuxième album. Comment voyez-vous Monophona désormais ?

Claudine Muno : On a toujours pensé Monophona comme un vrai groupe. Mais on ne peut jamais vraiment savoir où ça va aller. D’ailleurs, le groupe a déjà changé : c’était un duo, maintenant on est à trois, avec un batteur, Jorsch, et on travaille très bien ensemble.

> Et le singer-songwriting, ça ne vous manque pas ?

J’ai un autre groupe pour ça. Les Luna Boots c’est fini, mais je fais du singer-songwriting avec Crinan Wood, groupe qui n’est pas encore très connu. Donc, non, ça ne me manque pas. Mais il est vrai que Monophona est devenu mon projet principal. On a commencé sans trop savoir ce que cela allait donner. On a fait quelques chansons, cela a donné un album. Puis on a eu des concerts, puis music:LX (NDLR : le bureau export de la musique luxembourgeoise) a soutenu le projet, ce qui a fait qu’on a eu encore plus de concerts… Donc, c’est vrai que, pour l’instant, ça prend beaucoup de temps. Et c’est vrai que ce n’était pas prévu au départ.

> The Spy était déjà un bon album, mais avec Black on Black, on est vraiment au-dessus. C’est à la fois sombre et plein de couleurs, mélancolique et aérien, atmosphérique et terre à terre. On a l’impression que vous avez osé beaucoup plus que pour le premier opus. Presque comme si vos deux styles s’étaient rencontrés dans The Spy et que là ils s’étaient vraiment mariés.

Comme tous les groupes, on avait très peur du deuxième album. On fait le premier album sans trop se prendre la tête, mais pour le deuxième on n’a vraiment pas le droit à l’erreur. Là, tout est beaucoup plus réfléchi. Il y avait aussi Jorsch qui n’était pas là pour le premier album. On a donc aussi pris en compte la batterie au moment de composer les morceaux. Et puis, surtout, on tenait à ce que les chansons fonctionnent bien en live. On n’avait pas du tout pensé à ça pour les chansons du premier album et on a constaté que certains morceaux qu’on aimait bien en studio ne marchaient pas sur scène et d’autres qu’on trouvait moyennes marchaient très bien en live. On a pris tout ça en compte. Ce deuxième album est donc né de cet apprentissage de la scène. C’est principalement cela qui fait la différence entre les deux albums, parce que, pour le reste, on n’a pas changé de manière de travailler.

> Ne trouvez-vous pas que The Spy était peut-être plus simple, plus linéaire ? Là, on sent une prise de risque supplémentaire, avec tous ces sons aussi bien synthétiques qu’acoustiques, ces boucles avec la voix, etc., qui s’accrochent les uns aux autres et qui surprennent l’auditeur.

Tant mieux si cela donne cette impression. On voulait faire un album plus sombre, ça oui, parce que certains ont reproché au premier album un certain aspect inoffensif. Nous le pensions mélancolique et rêveur, mais bon, ils n’avaient peut-être pas tort. On a donc décidé de faire un album à la fois plus sombre et plus énergique en essayant, malgré tout, de ne pas perdre une certaine fragilité.

> Il y a toujours une fragilité dans votre voix.

Oui, on s’est aussi rendu compte que si on fait quelque chose de très soft, avec ma voix, ça rend le tout trop soft. Donc, le côté sombre de la musique crée un contraste intéressant avec ma voix. Le premier album était très gris, là, le nouveau, il est noir.

> C’est noir, oui, mais avec plein de teintes différentes.

Oui. On voulait faire des chansons très différentes, avec une chanson presque dance, à côté d’une autre qui est plus une ballade, plus proche du songwriting. On tenait à ce que chaque chanson ait son propre concept.

> Le release party se tiendra demain à l’Exit. C’est la salle où vous avez donné votre tout premier concert. C’est un lieu qui vous ressemble : sombre, ouvert d’esprit ?

On dit souvent que c’est notre maison, parce que c’est là qu’on a joué le plus de concerts. On aime beaucoup jouer là. La taille, ni trop grande, ni trop petite, est parfaite pour nous et il y a une grande proximité avec le public. Et puis, ils programment beaucoup de choses qu’on aime.

Entretien avec notre journaliste Pablo Chimienti


CarréRotondes – Luxembourg. Demain soir à partir de 21h.

Support : Wallace Dice et Spud Bencer (DJ set).

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