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[Musique] Golden Coast, un festival rap en or


Machine à tubes depuis l’album Destin, en 2019, Ninho sera, après les Francofolies d’Esch, l’une des locomotives du Golden Coast Festival. (Photo : archives lq/julien garroy)

Des gros calibres Booba et Ninho aux jeunes loups La Fève, Doria ou Yamê, le tableau de chasse du premier Golden Coast Festival, qui se déroule vendredi et samedi à Dijon, annonce la couleur de cet évènement 100 % rap.

Musique urbaine par excellence, c’est pourtant dans l’écrin de verdure de la Combe à la Serpent à Corcelles-les-Monts, quelques kilomètres au sud-ouest de Dijon, que le Golden Coast Festival propose un plateau d’une quarantaine d’artistes de la scène rap francophone. L’évènement, qui emprunte son nom au département de la Côte-d’Or, était initialement prévu sur l’ancienne base aérienne 102; face au succès de l’achat des billets – pour moitié par des acheteurs de région parisienne –, les organisateurs ont alors choisi de le déplacer dans un lieu plus grand, avec espace camping. De quoi accueillir les 28 000 personnes attendues par soirée, attirées par une programmation musclée.

L’invitation aux artistes, «c’est peut-être le truc le plus facile qu’on ait eu à faire», s’excuse presque Vivien Becle, cofondateur et directeur artistique, qui l’explique par la «relation de confiance» tissée avec les artistes au gré des années. Avec son acolyte Christian Allex, ils ont l’habitude de travailler en tandem, d’abord aux Eurockéennes de Belfort, maintenant au Cabaret Vert, à Charleville-Mézières. Ils ont aussi monté il y a deux ans les soirées de musique urbaine ANTDT (pour «Antidote») à Dijon et Reims, «un tremplin» pour Golden Coast. Et ont donc fait leur marché musical auprès d’artistes déjà validés sur scène.

Stars et points d’interrogation

Dans leur escarcelle, Booba est de loin la grosse tête d’affiche du festival. C’est «un peu le papa du rap. On l’aime ou on ne l’aime pas, il est là depuis 30 ans», souligne Vivien Becle. Demain soir, outre le «Duc», le public aura l’embarras du choix : le Belge Youssef Swatt’s (gagnant de la troisième saison du télécrochet Nouvelle École, sur Netflix), les tontons marseillais de la Fonky Family qui signent leur retour pour fêter 30 ans de carrière, ou encore les rappeuses Doria et Lala &ce, ainsi que Maureen, ambassadrice du shatta martiniquais.

La star marseillaise SCH est également annoncée demain soir pour son premier concert depuis qu’un de ses proches a été tué par balle et un autre blessé grièvement le 26 août à la sortie d’une discothèque de La Grande-Motte, dans le sud de la France, où il venait de se produire. Après avoir annulé deux dates qui ont suivi cette fusillade, «le S», interprète de succès come Otto ou Autobahn, remontera-t-il bien sur scène à Dijon? «On connaît l’envie de tous les artistes de se produire chez nous et la programmation, elle ne bouge pas», balaie Vivien Becle.

La première soirée, aujourd’hui, sera marquée par des artistes encore dans leur vingtaine – La Fève, Yvnnis ou Favé – et parachevée par Ninho, machine à tubes depuis l’album Destin, en 2019. Djadja & Dinaz, Josman, Luidji ou Luther seront encore de la partie pour inaugurer le festival, ainsi que le vétéran Hugo TSR. Un autre point d’interrogation flotte au-dessus du concert commun de Zola et Koba LaD, pour l’instant toujours prévu ce soir, après l’accident mortel survenu dans la nuit de mardi à mercredi, et dans lequel est impliqué le second : le rappeur de 24 ans, encore hospitalisé hier matin, était au volant d’une berline sportive de luxe et sous l’emprise de stupéfiants, selon le parquet de Créteil, quand son véhicule a percuté un poids lourd «à pleine vitesse». Le passager avant est décédé.

Ensemble de cultures

Les festivaliers seront jeunes, voire tout juste ados, mais les organisateurs veulent «contrer» les idées reçues : «Les jeunes qui font la fête, qui ne respectent rien, ce ne sera pas du tout ça», assure Vivien Becle. Et si le public est au rendez-vous, c’est parce que la proposition comble «un manque», selon lui. «Il faut quand même rappeler que la France, c’est le marché numéro 2 au monde pour le rap, derrière les États-Unis. C’était vraiment une anomalie de ne pas avoir un gros festival qui représente les cultures rap dans leur ensemble», à l’image des Ardentes, en Belgique.

L’évènement se veut en effet un carrefour des cultures urbaines, avec notamment un tournoi de basket 3×3 en présence de joueurs de la JDA Dijon Basket et des déambulations de breakdance par deux écoles, les Dijonnais de Figure 2 Style et les Rémois du Studio 511, emmenés par l’ancien champion du monde de breakdance Ismaël Taggae. «La culture du rap, ce n’est pas que de la musique. Ça représente autant le lien avec le sport que la culture de la sape, le décorum qui peut aller avec, la danse…», résume l’organisateur. «Nous, on essaye de reprendre tout ça pour tout mélanger : on secoue le shaker et ça donne Golden Coast!»

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