Flavor Flav, pilier du groupe Public Enemy, est l’ambassadeur de l’équipe américaine féminine de water-polo, triple championne olympique en titre, aux JO de Paris.
Non, il n’y a pas que Snoop Dogg aux JO. Le New-Yorkais Flavor Flav, cofondateur avec Chuck D du groupe Public Enemy, chantait en 1988 Don’t Believe the Hype. À 65 ans, il se mue cet été en «hypeman», «rabatteur médiatique» d’une formation en manque de lumière : la «Team USA» féminine de water-polo. Il s’est même jeté à l’eau avec les joueuses pour une petite séance de tirs au but, comme en témoigne une vidéo cocasse sur son compte Instagram. Le rappeur senior, bonnet de bain numéro 24 floqué à son nom, réussit enfin une tentative après plusieurs essais ratés.
À quelques heures de l’ouverture des JO de Paris, vendredi dernier, le rappeur est apparu au centre de presse principal pour «parler de (son) soutien à l’équipe de water-polo féminine américaine». Le Rebel Without a Cause, autre titre de Public Enemy en 1988, s’est donc trouvé une croisade. Il est même apparu lundi sur le compte X de Jill Biden, alors que la première dame américaine était en tribune pour soutenir les joueuses. «Elles ont eu trois médailles d’or consécutives. J’essaie juste de leur donner le moral pour aller décrocher la quatrième», explique dans la vidéo le rappeur à l’épouse de Joe Biden.
«Grand rapprochement» entre le rap et les JO
«Le but est de ne laisser personne sur la route, ni ces athlètes, ni leur famille. Moi, sur terre, j’ai couru un 200 mètres (NDLR : lors des sélections américaines pour les JO). Flavor Flav, dans l’eau, soutient l’équipe de water-polo féminine», analyse Snoop Dogg, 52 ans. Cet autre monument du rap américain, qui commente les Jeux pour la chaîne américaine NBC et a porté la flamme olympique, fait fureur sur internet avec ses apparitions décalées, dont une déclaration d’amour au rugbyman français Antoine Dupont ou une interview dans l’eau avec le nageur Michael Phelps. Plus sérieusement, il estime que «l’heure du grand rapprochement est venue» entre «le hip-hop et les JO, puisque le breakdance est une épreuve olympique désormais».
Pour Flavor Flav, tout part d’une bouteille à la mer lancée sur ses réseaux sociaux par Maggie Steffens, capitaine d’une équipe qui a besoin de mécènes pour voyager, se loger à l’étranger, etc. «Certains ne le savent pas mais beaucoup d’athlètes ont besoin d’un deuxième, voire troisième job (moi la première!) pour vivre leur rêve olympique», a-t-elle posté. «Je ne savais pas grand-chose du water-polo, j’avais vu des images des JO mais, quand mon manager m’a montré ce message de Maggie, ça m’a touché», a confié Flavor Flav sur la chaîne américaine CBS.
Et voilà le rappeur, casquette de travers et lunettes fantaisie, se bombardant ambassadeur, troquant la lourde pendule à son cou contre un gros logo de sa nouvelle équipe de cœur. L’homme, qui est devenu une marque, a promis sur CBS d’offrir 1 000 dollars à chacune de ses membres après les JO, ainsi qu’une croisière via une compagnie qui sponsorise ses périples. La communication autour de l’équipe a évoqué ensuite un contrat de «cinq ans de sponsoring», étendu à la formation masculine, et une «contribution financière» totale toujours confidentielle.
Bientôt Taylor Swift ?
L’idée est que le rappeur, icône de la pop culture et figure de la téléréalité, attire d’autres bienfaiteurs, dans un deal où tout le monde, y compris lui, gagne en termes d’image. Convaincra-t-il Taylor Swift ? En mai déjà, quand les joueuses de Maggie Steffens étaient venues en France pour des rencontres tests, la superstar américaine leur avait offert des tickets VIP pour son concert à La Défense Arena… salle qui accueillera les phases finales de water-polo, à partir de mardi. Quant à Flavor Flav, il est déjà un «Swiftie» assumé, encore présent au concert de la chanteuse à Hambourg en Allemagne, à quelques jours du début des JO.
Les Américaines du water-polo, championnes olympiques en titre depuis 2012, sont elles bien décidées à retourner à La Défense Arena, cette fois pour y chercher leur quatrième médaille d’or consécutive. Deuxièmes de leur groupe (derrière l’Espagne), elles jouent aujourd’hui à 18 h 30 leur dernier match de tour préliminaire, contre la France. Pour répondre à l’enthousiasme du public qui viendra soutenir l’équipe à domicile, un rappeur-supporter américain dans les tribunes a une mission : Bring the Noise !