Coldplay, le groupe britannique emmené par Chris Martin, a offert samedi un show festif, énergique et coloré aux quelque 80.000 spectateurs du Stade de France, pour le premier des trois concerts à guichets fermés prévus dans l’enceinte dyonisienne.
Après plus de deux heures de spectacle, les fans sont repartis «la tête pleine de rêves», comme l’indique «A head full of dreams», le titre du dernier album du quatuor londonien sorti en décembre 2015, pour lequel il joue cet été les prolongations dans une tournée mondiale entamée il y a 15 mois. La fatigue ne s’est pas vraiment faite sentir dans les jambes ni la voix de Chris Martin, leader généreux et concerné de ce groupe que lui seul imaginait probablement, à ses débuts il y a vingt ans, pouvoir rivaliser avec des géants comme U2, pour ce qui est d’assurer des concerts gigantesques dans des stades remplis.
A la sortie du premier album «Parachutes» en 2000, Coldplay, comme son nom le suggère, proposait une musique déjà mélodieuse mais très mélancolique, rien de grandiloquent ni de vraiment chaleureux. Six albums plus tard, la mue apparaît spectaculaire. Il n’y a qu’à assister à l’entrée en scène du groupe pour en convenir. Sous les confettis bombardés en l’air et sur une immense scène évoquant un kaléidoscope multicolore, Chris Martin court jusqu’à l’avancée. Il chante «A head full of dreams», on aperçoit un petit drapeau bleu-blanc-rouge coincé sous la ceinture. Bien éduqué, il prend cette peine dans chaque pays traversé.
Carnaval rock
Cet endroit offrant une proximité unique aux spectateurs, tous muni d’un bracelet à chaque poignet s’éclairant à la LED, le chanteur et ses trois partenaires y reviendront pour des moments plus calmes. C’est d’ailleurs dans ces instants de répit, où l’émotion affleure, que Coldplay tire son épingle du jeu, dépouillé de tout (feux d’) artifices. «Everglow», mal débuté au piano par Chris Martin, qui l’a finalement redémarré et bien fini, a laissé entrevoir un musicien légèrement contrit par sa petite maladresse. Plus touchant finalement que sa requête un peu convenue en préambule «d’envoyer de l’amour en Syrie, à Manchester, à votre famille, à qui que ce soit».
«The Scientist», un des plus grands morceaux du répertoire Coldplay, issu du deuxième album «A Rush of Blood to the Head» (2001) qui ne serait rien sans l’apport du grand Ian McCulloch, leader d’Echo and Bunnymen, et «Don’t Panic», un de leurs premiers single, joué en acoustique sur une troisième scène à l’autre bout du stade, ont également donné lieu à de rares frissons. Pour le reste, c’est à un carnaval rock auquel ont eu droit les fans, heureux de taper dans des ballons gonflables et d’agiter à la moindre occasion leurs bracelets éclairés, s’offrant des illuminations immortalisées sur leurs smartphones et recevant les compliments de l’affable Chris Martin.
Des smartphones que le chanteur anglais a demandé au public d’éteindre pour une chanson, car, a-t-il argué, le concert était filmé. Il est donc manifestement promis à une diffusion future. D’ici-là, «don’t panic», Coldplay aura rejoué sa partition colorée dimanche et mardi au Stade de France.
Le Quotidien/AFP