Accueil | Culture | [Musée] L’Imagerie d’Épinal sauvée par la ville

[Musée] L’Imagerie d’Épinal sauvée par la ville


Acquise pour 605 000 euros, l'Imagerie verra son activité «réduite a minima dans un premier temps» avec l'ouverture de la boutique et la visite du musée, selon le maire, Patrick Nardin. (Photo : afp)

Après des années de combat judiciaire, l’historique Imagerie d’Épinal est officiellement dans le domaine public depuis vendredi, après son rachat par la municipalité.

Jeudi dernier, le conseil municipal d’Épinal a adopté à l’unanimité une série de mesures pour acquérir les actifs de l’Imagerie, donnant le pouvoir au maire, Patrick Nardin, de signer l’acte de vente dès le lendemain. «Ce dossier, j’ai souhaité qu’on le blinde juridiquement, parce que les dangers étaient partout», a expliqué l’élu. La municipalité sera propriétaire de l’Imagerie dès le 1er janvier.

Lors d’une séance du conseil municipal le 27 novembre, le maire avait appelé les élus à prendre «une décision fondamentale, qui fera date dans l’histoire de la commune, celle de verser enfin, et pour la première fois, l’Imagerie d’Épinal dans le domaine public». «Aujourd’hui nous avons le pouvoir de sacraliser un patrimoine formidable qui a donné son nom à la fameuse « Cité des Images »», a ajouté le premier magistrat du chef-lieu des Vosges, comptant un peu plus de 30 000 habitants. Cette acquisition permettra à la Ville de «transmettre et de conserver un trésor local de dimension nationale ainsi que des savoirs-faire ancestraux», a-t-il dit.

En 2020, la patronne de l’entreprise fondée en 1796, Christine Lorimy, avait formulé le souhait de créer un boutique-hôtel au sein du bâtiment, une fois qu’elle deviendrait propriétaire, pour une quinzaine d’euros, des murs de l’Imagerie, comme cela pouvait être rendu possible à la suite d’un bail signé en 1994, qui permettait à la société de racheter les murs au bout de 30 ans. Quatre ans de combat judiciaire ont opposé la patronne de l’Imagerie à la municipalité, qui contestait cette interprétation du bail.

C’est après une décision de la Cour de cassation, favorable à la commune, que les négociations ont «enfin pu reprendre», a retracé le maire. La Ville peut finalement acquérir l’Imagerie pour 605 500 euros (85 500 euros de fonds de commerce, 520 000 euros d’actifs). L’État français, la région Grand Est et le département des Vosges ont versé des subventions. «L’activité de l’Imagerie sera réduite à minima dans un premier temps» avec l’ouverture de la boutique et la visite du musée, a prévenu l’édile.

L’avenir du site sera décidé par le nouveau conseil municipal, après les élections de mars prochain. L’entreprise est riche d’une collection de 1 344 bois gravés, d’un important fonds iconographique de plusieurs centaines de milliers d’images et de plus de 6 000 pierres lithographiques des XIXe et XXe siècles.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD.