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[Musée] Le Casino Display voit toujours plus grand


Avec un projet qui mélange intelligence artificielle, art multimédia et neurosciences, l’artiste Max Kreis inaugurera fin septembre la nouvelle résidence en milieu universitaire.

Multiplication des résidences d’artistes et des partenariats, recherche de nouveaux formats et envie de créer toujours plus de ponts entre art et recherche : pour sa rentrée, le Casino Display prend de l’ampleur.

Tandis que mercredi matin, au Fëschmaart, on installait le village d’arrivée de la première étape du Tour de Luxembourg, au Casino Display, caché là entre galeries, musée et cafés, on parlait art et recherche… avec vue sur la ligne d’arrivée. Si c’est un hasard du calendrier, il a des airs de symbole pour l’espace d’expérimentation annexe au Casino Luxembourg, inauguré en 2021 et qui effectue là sa quatrième rentrée en se dessinant un futur toujours plus grand.

D’ailleurs, c’est bien le tout premier artiste en résidence au sein de l’établissement, Andrea Mancini, qui a investi cette année le pavillon luxembourgeois de la Biennale de Venise – preuve que les expérimentations voulues par le Casino Display portent leurs fruits.

En fait, là où trônait l’ancienne galerie de la Konschthaus Beim Engel, il s’agit désormais de revendiquer son identité «évolutive», qui se traduit notamment par l’envie d’«expérimenter des formats différents», abonde Kevin Muhlen. Le directeur du Casino Luxembourg remarque que, malgré son jeune âge, le Display écrit sa propre histoire en temps réel : année après année, «les collaborations qui ont lieu ici, riches d’influences, deviennent à leur tour les inspirations qui nous ouvrent des pistes pour dessiner le futur».

La plateforme de recherche et de rencontres artistiques répond à une règle, immuable, qui veut que son programme soit «complémentaire» à celui du Casino; aujourd’hui, Kevin Muhlen insiste cependant sur «l’envie de faire plus». Plus de collaborations, plus de résidences, plus de ponts entre les milieux artistiques et académiques.

Artistes et universitaires

Jusqu’à présent, le Casino Display tournait au rythme d’une résidence de recherche par an, pour une durée de six mois chacune. «Ça nous semblait un peu juste», résume le directeur. Et d’annoncer la création de deux programmes supplémentaires : une résidence auprès de l’université du Luxembourg et une résidence de partenariat international. La première, qui démarre dans quelques jours, est le résultat d’un «long questionnement» : dans un pays qui manque encore cruellement d’écoles d’art ou de lieux de formation professionnalisés pour les jeunes artistes, «comment faire entrer les artistes dans le milieu universitaire et inversement»?

Réponse dans quelques jours, au commencement de la résidence de Max Kreis. L’artiste multimédia allemand qui, dans son travail, mélange création interactive, intelligence artificielle et neurosciences, travaillera ainsi en immersion au Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) pour la conception de son générateur d’images – qui n’est encore qu’à un «stade préliminaire», prévient-il, avant de lancer, comme un défi à lui-même : «Voyons ce qu’on peut accomplir en l’espace de deux semaines!»

Pour son tout nouveau partenariat international, d’une durée de quatre mois, le Casino Display accueillera de novembre à février 2025 Serene Hui, artiste hongkongaise installée aux Pays-Bas, et dont le projet, basé lui aussi sur la mémoire, regardera l’héritage familial, linguistique et politique que l’artiste a reçu de son grand-père, aujourd’hui âgé de 103 ans.

À l’échelle du Casino Display, «le but premier de cette résidence internationale est d’élargir nos réseaux», explique le coordinateur du lieu, Charles Rouleau. Celle-ci permet par exemple d’entrer en contact avec Hong Kong, où le fonctionnement des institutions culturelles et les échanges artistiques «n’ont rien à voir» avec ce que l’on connaît en Europe; mais aussi de tisser des liens plus proches, puisque, en 2025, la résidence sera «donnée comme prix» à la Biennale des jeunes créateurs de Mulhouse. Enfin, pour les six mois de résidence de recherche, de mars à août 2025, le Casino Display fera revenir un enfant du pays, le peintre Sam Krack, né à Dudelange mais qui vit et travaille à Sète.

«Échos et résonances»

Le laboratoire de recherche artistique, une mission primordiale pour le Casino Display, prend lui aussi du galon. La nouvelle saison entérine ainsi le rapprochement avec deux écoles d’art de la Grande Région, l’Ensad (Nancy) et la HEAR (Strasbourg-Mulhouse). Axée autour du thème «Échos et résonance dans la recherche artistique collective», l’édition 2024/2025 du laboratoire – à laquelle participeront cinq artistes – veut marquer la transition de ce volet du Casino Display vers un véritable programme de post-master de recherche artistique, qui sera développé «à partir de la saison 2025/2026 en étroite collaboration» avec les deux écoles françaises, indique Kevin Muhlen.

Une étape essentielle dans l’évolution de la plateforme Casino Display, qui s’est toujours voulue comme «un complément à tous les programmes académiques autour de nous». «Aujourd’hui, elle nous amène plus loin que ce qu’on imaginait», conclut le directeur.

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