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Mount Stealth renouvelle l’expérience


Né en 2010 sur les cendres de Miaow Miaow, Mount Stealth est une formation au paysage sonore riche, imagé et sombre.

Mount Stealth, après un premier EP sorti en 2012, remet le couvert avec EP2 (à écouter ici), porté par les effets des synthétiseurs et des guitares. Si le quatuor basé à Esch-sur-Alzette a élargi sa palette sonore, il reste ancré dans un rock résolument expérimental, cinématographique et planant. Rencontre avec l’un de ses membres, David André, avant un concert ce  jeudi soir au CarréRotondes.

Le Quotidien : Créé il y a cinq ans, Mount Stealth compte seulement deux EP à son actif.

David André  : Ce n’est pas l’envie qui manque de faire un LP, mais vu le rythme auquel on travaille, le format EP est mieux adapté (rire) . Cela dit, les deux disques cumulent une heure de musique au total, ce qui n’est pas rien. Mais allez savoir ce que nous réserve l’avenir  : peut-être qu’un jour, on fera dans la longueur. Mystère…

Mount Stealth est réputé être un groupe exigeant avec lui-même.

Certains dans le groupe, comme Max (Nilles) ou « Pi » (Claudio Pianini) ont tendance à un certain perfectionniste. Et en effet, il faut parfois un peu les freiner… Mais c’est vrai aussi qu’on prend du temps dans l’acte créatif. On laisse certains morceaux mijoter un moment, et ce pour mieux les corriger ou les garder comme tel. On est difficile à satisfaire.

Mounth Stealth aime la complexité. Mais «sortir des sentiers battus, ça ne doit pas être un geste forcé».

Mounth Stealth aime la complexité. Mais «sortir des sentiers battus, ça ne doit pas être un geste forcé».

Mount Stealth se définit comme un groupe expérimental. Mais c’est quoi, au juste ?

(Il souffle) C’est une colle, ça ! Disons que l’on essaye de jongler avec les conventions de différents genres. Si on nous colle, assez facilement d’ailleurs, l’étiquette math-rock, notre musique est bien plus riche que ça, et emprunte à l’électronique, au psychédélisme, à l’atmosphérique, sans oublier le cinéma. De plus, on aime jouer avec la structure et l’atmosphère des morceaux. On n’a, au final, qu’un seul principe  : essayer d’éviter le classique couplet-refrain. Pour le reste, on ne fait pas des expérimentations juste pour la forme. Sortir des sentiers battus, ça ne doit pas être un geste forcé.

Pour un groupe à la musique très cinématographique, les vidéos sur scène doivent-elles s’imposer ?

Au début du groupe, une bonne âme s’était penchée sur la question, et lors des premiers concerts, on a eu droit à une brève projection du logo qui vacillait en arrière-plan… À mes yeux, outre les problèmes d’ordre technique et logistique qu’elles impliquent, les vidéos sont assez ambivalentes, notamment parce qu’elles créent, pour le public, une distanciation par rapport à ce qui se passe sur scène. Et, en plus, il faut avoir de bonnes idées! Bref, c’est à prendre avec des pincettes, surtout qu’on est déjà bien occupés avec nos instruments…

Vidéo d’un de leurs concerts en 2012 :

Mount Stealth est-il antilyrique ?

Ajouter des paroles n’a jamais été à l’ordre du jour, mais il faut savoir rester ouvert… Mais c’est vrai, jusqu’alors, on n’a jamais eu l’impression qu’un de nos morceaux avait besoin de l’appui du chant. Après, soutenir nos titres avec des chœurs ou d’autres voix traitées, on ne dit pas non! D’autant plus qu’avec Max et « Pi », le groupe a sous la main deux chanteurs assez doués. Mais ce talent reste encore caché, et ne se dévoile qu’en répétition ou durant les mariages (rire) .

Mount Stealth est-il un laborantin de studio ou plutôt une bête de scène ?

D’un côté, la scène reste primordiale, ne serait-ce qu’en raison de l’état actuel du monde musical, auquel il faut répondre par une certaine pertinence. D’un autre côté, quand on regarde tout le travail en amont, on se dit que Mount Stealth se plaît clairement en studio. Ça va être d’ailleurs notre priorité dans un futur proche, sachant que l’on a organisé très peu de concerts pour préparer la suite. Disons, au final, qu’il y a un peu des deux. On a clairement un côté Docteur Jekyll et Mister Hyde.

Y a-t-il des différences notoires entre les deux albums de Mount Stealth ?

On va dire que nos horizons se sont élargis, notamment au niveau de la palette sonore. Les synthétiseurs sont plus présents –  sans pour autant être dominants. Autant pour le premier EP, on a cherché à avoir une sonorité clinique, pour accentuer l’aspect chirurgical, autant pour le second, on a développé un son assez chaud pour contrebalancer des ambiances assez sombres. On peut dire que EP2 est plus atmosphérique, voire onirique.

Azymuth, single issu de leur premier album :

Mount Stealth est-il un groupe désenchanté ?

Pas du tout! On se marre bien, quand même! (rire) Autant humainement que musicalement! On s’entend bien en tout cas. Plus sérieusement, notre musique n’est pas triste, mais plutôt mélancolique, sentiment encore plus perceptible avec nos derniers morceaux. Mais attention, on n’a rien perdu de notre énergie. Elle est seulement plus canalisée.

CarréRotondes – Luxembourg. Ce jeudi 30 avril à 21 h. Support  : Frank Shinobi (live) et Aperotom (DJ set).

Entretien avec Grégory Cimatti

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