Son interprétation d’Omar, un personnage à part et incontournable de la série culte « The Wire », l’avait rendu célèbre: l’acteur américain Michael K. Williams, plusieurs fois nommé aux Emmy Awards, a été retrouvé mort lundi dans son appartement de Brooklyn, à New York, à l’âge de 54 ans.
« C’est avec une profonde tristesse que sa famille annonce le décès de l’acteur Michael Kenneth Williams (…). Elle vous demande de respecter son intimité pendant le deuil lié à cette perte insurmontable », a déclaré la famille de l’acteur, dans un message transmis par son agent.
« Il est mort dans un appartement (…) à Brooklyn », a déclaré de son côté à l’AFP le lieutenant John Grimpel, de la police new-yorkaise, qui n’a donné aucun détail, alors que plusieurs médias ont avancé la thèse d’une overdose, en citant des sources policières.
Durant sa carrière, Michael K. Williams, né à Brooklyn où il a grandi dans une famille afro-américaine, a été nommé plusieurs fois aux Emmy Awards, pour ses apparitions dans « Bessie » (2015), « The Night Of » (2016) ou « When They See Us » (2019). Son rôle dans « Lovecraft Country » lui valait encore une nomination pour la prochaine soirée de récompenses.
Mais c’est en incarnant Omar, l’un des personnages les plus atypiques et réussis de « The Wire », que l’acteur dont le visage était barré d’une longue cicatrice s’est fait largement connaître et apprécier. Dès l’annonce de sa mort, les hommages n’ont pas tardé dans le milieu des séries et du cinéma, mais aussi au-delà. « Horrible, triste et incroyable de penser que nous avons perdu le fantastique et talentueux Michael K. Williams à l’âge de 54 ans », a ainsi tweeté le grand écrivain américain Stephen King.
« Omar Little »
Pour beaucoup, la série « The Wire » de David Simon, plongée saisissante dans le quotidien des quartiers pauvres de Baltimore, est l’une des plus réussies de l’histoire.
Diffusée en cinq saisons sur HBO dans les années 2000, la série suit les rivalités de petits groupes de trafiquants de drogue au pied d’immeubles parfois délabrés et le travail des enquêteurs de la police, mais saison après saison, David Simon s’intéresse avec un sens poussé du détail à la politique locale, aux médias, à l’éducation ou aux affaires d’un syndicat d’ouvriers portuaires.
Dans ce tableau souvent sombre, Omar Little, l’un des criminels les plus violents et redoutés, arpente les rues de Baltimore, enveloppé dans un grand manteau, arme à la main. L’interprération par Michael K. Williams de ce criminel homosexuel et solitaire, doté de son propre code moral et de ses principes, a été saluée par la critique, tout autant que celle d’Idris Elba, qui incarne un autre trafiquant, Stringer Bell.
Dans une interview à la radio américaine NPR, en 2016, il avait raconté comment il luttait lui-même dans sa vraie vie contre son addiction à la drogue pendant qu’il jouait dans « The Wire ».
Michael K. Williams avait aussi joué le rôle de Chalky White, un contrebandier à l’époque de la prohibition, dans « Boardwalk Empire », ou celui d’un détenu puissant dans la célèbre prison new-yorkaise de Rikers Island, dans « The Night Of ».
Au cinéma, il avait notamment eu un rôle dans « Twelve Years as a Slave » de Steve McQueen ou « Gone Baby Gone » de Ben Affleck. L’acteur devait bientôt incarner Doc Broadus, premier entraîneur et mentor de George Foreman dans un biopic sur le grand boxeur américain.
LQ/AFP