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Mind Enhanced Waves, c’est « la BO d’un film qui n’existe pas ! »


Michael Galetto et Cico s'offrent un long voyage instrumental en deux volumes, dont le premier est déjà dans les bacs. (photo ©Damian Lib)

Quand Cico (Allella Boyz, Uranami) rencontre Michael Galetto (Synthesis, DET.90…), ça donne Mind Enhanced Waves, un projet étonnant, electro, cinématographique et très «années 80». Un voyage en deux volumes. Le premier est sorti en décembre et le second est attendu au cours de cette année.

Comment est né ce projet en duo ?

Cico : On se connaît depuis longtemps, d’autant qu’avant de faire de la musique plus electro, il faisait des bits hip-hop. Il y a quoi… quatre ans… on a eu cette envie de travailler ensemble.

Michael Galetto : Au départ, on avait une idée totalement différente de ce que c’est devenu, on pensait à un style funky-electric-boogie. On a passé pas mal de temps ensemble, et rapidement c’est devenu « faisons de la musique, on verra bien ce qui en sortira ».

Et ce qui en est sorti, c’est une musique instrumentale qui ressemble à la bande originale d’un film des années 80 ?

C. : C’est exactement ça. La BO d’un film qui n’existe pas en fait. Si quelqu’un a envie de le tourner pour nous… (Rires)

C’est un peu ce que font les Italiens de Calibro 35.

C. : Oui, c’est vrai. Sauf qu’on n’y a jamais pensé… et que ce n’est pas le même style, eux c’est plus seventies, plus funk.

Comment êtes-vous arrivés à cette musique ?

M. G. : On a commencé par un morceau et au fur et à mesure, on a affiné le concept, en touchant un peu à tout.

Et ça raconte quo i?

C. : Le dernier morceau du volume 2, qui devrait sortir avant juin de cette année, c’est le bonus, mais aussi le premier morceau qu’on a composé. Il part un peu dans tous les sens et c’est ce qui nous a servi de base pour tous les autres morceaux ensuite.

M. G. : Pour nous, ça raconte ce que l’auditeur veut au moment où il l’écoute. C’est instrumental, ça reste donc dans l’imaginaire. Si on l’écoute en voiture un soir, ça fera penser à un film, une scène, mais en le réécoutant un autre jour, il fera penser à autre chose. On s’est inspirés de certaines anecdotes, certaines scènes de films ou séries des années 80, mais sans nécessairement vouloir que ça raconte ça.

Quelques exemples de films qui vous ont inspirés ?

C. : La série V par exemple, mais aussi Terminator, Rocky, Rambo

M. G. : Tous les blockbusters de la décennie en fait !

Il y a beaucoup de claviers, des bidouillages électroniques, mais aussi des sons organiques : guitare, percussions, batterie, ça va de trucs presque planants, ambient, à du math-rock, mais il n’y a aucun texte. Cico, pas envie de poser des paroles sur ces compositions ?

C. : Non. Ça fait quatre ans que je n’ai plus écrit une strophe et j’en suis très heureux.

Et pourquoi prévoir deux volumes ?

C. : Tout simplement parce qu’on avait vingt morceaux intéressants. Vingt morceaux qui sont, pour moi, un long voyage. En coupant ça en deux, on laisse ça en suspens, comme un cliffhanger cinématographique.

En écoutant ce premier volume, on se dit que ce n’est pas très grand public. Quelle est la cible de ce projet ?

M. G. : Ce n’est pas du tout grand public. Et il n’y a pas de cible. On a fait ça avant tout pour nous. Si ça plaît, on est ravis, mais on a fait ce qu’on voulait, on donne ce qu’on est!

C : C’est aussi ce qui explique que ça nous ait pris quatre ans, parce qu’on n’avait aucune prétention, ni de sortir absolument ces morceaux ni de faire des concerts avec ce projet. On a donc pris notre temps.

Au sujet de ce que vous êtes, d’où vient ce nom, Mind Enhanced Waves ?

C. : On a trouvé le terme « Enhanced Waves » dans un film d’aliens des années 80, mais il y a un groupe qui s’appelle comme ça. Puis, sur internet, on a découvert Mind Enhanced, un projet de la CIA pour contrôler les esprits. On a réuni les deux, d’autant que le sigle donne MEW, qui comprend les initiales de nos prénoms, Michael et Edoardo.

En tout cas, le premier volume est sorti de manière très discrète.

C. : Oui, très discrètement, principalement sur internet.

M. G. : On a aussi fait presser 200 vinyles qui sont disponibles dans deux magasins, à Luxembourg et à Esch, mais on vise surtout à le vendre en dehors des frontières luxembourgeoises.

Et la scène ?

M. G. : On ne fera pas de scène avec MEW. C’est avant tout un projet studio.

Entretien avec Pablo Chimienti