On lui doit notamment les tubes Let’s Groove ou Boogie Wonderland. Le groupe a vendu près de 100 millions d’albums dans le monde.
Le fondateur du groupe Earth, Wind and Fire, Maurice White, auquel on doit notamment les tubesLet’s Groove et Boogie Wonderland, est décédé mercredi chez lui à Los Angeles à l’âge de 74 ans. «Mon frère, héros et meilleur ami Maurice White est mort paisiblement la nuit dernière pendant son sommeil», a annoncé jeudi son frère et membre du groupe, Verdine White, sur Facebook.
«Le monde a perdu un autre grand musicien et une légende, mais notre famille demande le respect de notre vie privée au moment où nous commençons ce qui sera une transition très difficile et qui aura un impact important sur nos vies», a-t-il poursuivi. Maurice White souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson, ce qui l’avait contraint à abandonner les tournées.
Il avait créé le groupe Earth, Wind & Fire en 1969 à Chicago et s’était rapidement fait connaître grâce à son talent d’écriture. Il se considérait comme un héritier des plus grands du jazz mais avait développé un son nouveau associant R&B, rock, soul et funk. Ses chansons complexes et très entraînantes sur les pistes de danse ont conquis des millions de fans. Le groupe, auquel on doit également «September», «Shining star» ou encore «After the love has gone», a vendu près de 100 millions d’albums dans le monde.
Earth, Wind and Fire a été l’un des pionniers pour faire tomber les tabous raciaux dans la pop, en devenant notamment la première formation de noirs à se produire à guichets fermés au prestigieux Madison Square Garden de New York en 1979. Il a séduit les Blancs, tout conservant les faveurs des Noirs. Sans avoir jamais complètement quitté la scène, il a connu un regain de notoriété après l’élection du président Barack Obama, qui l’avait invité parmi les premiers artistes à se produire après son entrée à la Maison-Blanche en 2009.
Homme de spectacle intuitif
La formation s’est illustrée par ses chansons mais aussi par ses spectacles remplis d’énergie, rythmés par une forte présence de cuivres et une kalimba, un instrument à percussion africain fait de lamelles métalliques. Son titre Boogie Wonderland a notamment été repris pour une scène culte du film Intouchables, en 2011, avec François Cluzet et Omar Sy.
Maurice White, qui avait une tessiture vocale de ténor, chantait en alternance avec Philip Bailey, dont la voix de fausset se perchait dans les aigus. White, à titre individuel ou dans le cadre du groupe, a remporté sept Grammys, sur 21 nominations. «Son instinct infaillible en tant que musicien et homme de spectacles a permis de propulser le groupe vers la gloire internationale, influençant ce faisant d’innombrables musiciens», a indiqué The Recording Academy, qui attribue ces prix, dans un communiqué.
L’organisation avait annoncé le 16 janvier qu’Earth, Wind & Fire allait recevoir un Grammy pour l’ensemble de sa carrière lors de la cérémonie prévue le 15 février. Parmi les autres artistes devant être honorés à cette soirée pour l’ensemble de leur carrière, figurait également le groupe Jefferson Airplane. Son cofondateur Paul Kantner et sa première chanteuse Signe Toly Anderson sont décédés tous deux la semaine passée à 74 ans.
Earth, Wind & Fire est parvenu à rapprocher les différentes communautés par l’exemple plutôt que par le militantisme direct, sans imprégner ses chansons de politique ou de provocation mais préférant simplement parler de danse. Dans un entretien au Chicago Tribune en 1985, Maurice White avait confié qu’il souhaitait que sa musique donne aux gens de l’espoir et «une image positive d’eux-mêmes».
«Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas sur cette planète, famine, pauvreté, pensées négatives, racisme, et beaucoup de bizarreries», avait-il relevé. «Donc quelqu’un doit dire quelque chose pour essayer d’équilibrer, si c’est possible». Il a également produit de nombreux artistes comme Barbra Streisand, Chaka Khan ou encore The Emotions, un trio féminin de R&B originaire de Chicago.
Rappleons que Earth, Wind & Fire a toujours prévu de venir le 9 mars au Casino 2000 de Mondorf.
Le Quotidien / AFP