Les Rotondes accueillent, ce dimanche, le groupe Mamoot qui présente son projet Pick’O’Rama, un concert-spectacle pour enfants, à partir de 6 ans, à base de rock indé !
Point de notes de Mozart, point de petites musiques douces au programme ce dimanche après-midi, à 17h, aux Rotondes. Mais du bon vieux rock indépendant qui tache. Du rock psyché, du garage, du grunge, du hip-hop, de l’electro… Bref, tout ce que d’habitude les télés et radios généralistes ne diffusent pas et tout ce que généralement les salles de concerts réservent à un public adulte et averti. Le pari un peu fou de Mamoot ? Proposer cette musique, pas tout à fait extrême, mais pas non plus mainstream, dans un spectacle pour enfants : Pick’O’Rama .
« Ça fait un moment que je voulais travailler avec l’Armada, une maison de production qui fait de très beaux spectacles jeune public », explique Pierre Marolleau, batteur, chanteur et fondateur du groupe. « Pendant un ou deux ans, on a essayé de trouver l’idée qui nous brancherait vraiment. Et c’est eux qui nous ont dit que ce serait bien de faire découvrir aux enfants les musiques qu’on fait moi et les autres membres du groupe dans nos différents projets musicaux. Ça m’a paru une évidence car cette musique n’est pas du tout diffusée auprès du jeune public. »
Mamoot regroupe donc Antoine Bellanger, qui vient d’un univers electro, Michel Le Faou avec son passé folk, Yoann Buffeteau qui a un style pop-rock-indé et donc Pierre Marolleau, plus habitué à une scène noise-math-rock. Ensemble, ils proposent « une gamme assez large de musique indé avec des ambiances très différentes », « un panorama de tout ce que la scène anglo-saxonne donne à entendre depuis trois décennies », une sorte de « balade itinérante et sonore dans les sous-sols de New York, à Seattle en passant par Londres et Manchester ». Rien que ça !
Mais attention, ici, si l’ambiance tend tantôt du côté de Pink Floyd, parfois du côté de Nirvana, ici rappelle Neil Young ou Nick Cave, là encore Kraftwerk, le spectacle est entièrement composé de créations du groupe. Soit « composées par un des membres et arrangées ensuite par toute la bande », soit « composées directement par le quatuor lors d’une séance de répétition ».
Un univers très cinématographique
Pour illustrer tout ça, et « pour garder maximale l’attention des enfants du début à la fin » le groupe a décidé d’agrémenter Pick’O’Rama d’un pendant visuel. « Les esthétiques musicales abordées ont un caractère cinématographique », reprend le groupe qui projette donc de petits courts métrages, réalisés par Michel Le Faou et Yoann Buffeteau – par ailleurs respectivement vidéaste et graphiste – pendant leurs interprétations. Six réalisations seront ainsi présentées aux spectateurs. On y trouve de l’animation traditionnelle, du stop-motion, de l’animation numérique, de la 2D et même un petit récit de fiction. Le tout, bien évidemment, en lien avec la musique.
Un concert-spectacle tout beau, tout chaud, tout nouveau. « On a fait notre toute première représentation publique samedi dernier à Nancy , explique Pierre Marolleau. Il y avait une centaine d’enfants qui ont a priori beaucoup aimé le spectacle. On a eu de bons retours de leur part. Ils se sont dits surpris par la musique et passionnés par les vidéos et par Mamoot, qui a donné le nom du groupe, et qui est un petit personnage qu’on voit dans les clips et auquel les jeunes se sont attachés. »
Et si ce Pick’O’Rama reste avant tout un concert, avec son aspect audiovisuel, les quatre musiciens, qui se penchent pour la toute première fois sur la création jeunesse, ont travaillé avec une comédienne et metteur en scène, « pour nous aider dans notre attitude de musicien sur scène, dans le contact et l’échange avec le public », souligne Pierre Marolleau, conscient que le jeune public est un public particulier, à prendre avec des pincettes.
Nancy et L’Autre Canal, ont servi de rampe de lancement à ce projet à travers une résidence et un filage public. La véritable première de Mamoot se tiendra ce samedi à Belfort. Luxembourg sera la deuxième date pour ce Pick’O’Rama. Et si ce rendez-vous reste un concert de rock amplifié, que les parents se rassurent, les décibels seront limités dans le respect des oreilles des petits.
Pablo Chimienti