Un timbre-poste officiel de la République démocratique allemande (DDR) a honoré le Monument national de la Grève de Wiltz (émis en octobre 1971, tirage : 4 millions d’exemplaires). Il est ainsi témoigné que la RDA se considérait comme l’État allemand qui perpétuait la tradition de la Résistance politique au nazisme. Le timbre en question fait partie d’une série de timbres commémoratifs honorant les monuments de Résistance dans toute l’Europe.
Un mouvement tel que celui de la grève «générale» qui a démarré le 31 août 1942 à Wiltz (NDLR : une ville industrielle à cette époque) ne commence pas dans le vide. Les occupants nazis étaient parfaitement au courant du mécontentement qui se propageait largement. Déjà, fin 1940, la Résistance communiste avait appelé dans un tract à la résistance passive et au sabotage de l’industrie de guerre : «Hitler a perdu la guerre, le travail supplémentaire ne peut que prolonger la guerre. Détruisez la machinerie de guerre ! Travaillez lentement ! Formez des cellules d’entreprise clandestines ! Préparez-vous à des grèves !» En juillet 1942, deux réunions clandestines eurent lieu à Luxembourg, l’une à Mühlenbach, la seconde dans le centre-ville, à laquelle participaient le KPL clandestin, ainsi que des délégués des principales organisations de la Résistance (LVL, LRL et LPL). Mais l’administration nazie se préparait également à une riposte musclée : le 5 août 1942, une vaste opération policière à travers tout le pays avait pour cible les dirigeants communistes, dénoncés par un collaborateur eschois. Et ce n’est pas un hasard non plus si quelques jours avant la grève générale, le Gauleiter avait fait libérer les patriotes emprisonnés.
Jean Rhein