Au Luxembourg aussi, la résistance communiste contre le national-socialisme n’a pas commencé le jour de l’attaque nazie contre l’Union soviétique, malgré le malencontreux pacte de non-agression entre les deux pays. De toute façon, l’ennemi déclaré de l’Allemagne hitlérienne était l’URSS et le communisme, comme en témoignent les persécutions contre les communistes et les sociaux-démocrates dans le Reich, qui débutèrent dès la prise de pouvoir d’Hitler et de son parti, au plus tard après l’incendie du Reichstag (la Diète allemande à Berlin).
Le Parti communiste luxembourgeois (KPL), malgré son inconditionnelle fidélité à la politique stalinienne en URSS, s’est placé dans le soutien d’une politique de front populaire préconisée par la III e Internationale, soutenant les réfugiés politiques d’outre-Moselle, tout aussi bien que les brigades internationales qui se formaient pour se rendre à la rescousse de l’Espagne démocratique.
L’analyse des causes de la guerre froide d’après 1946/47 ne doit pas perdre de vue, qu’au plus tard avec la vaste campagne contre la loi muselière culminant dans le référendum du 6 juin 1937, les forces démocratiques luxembourgeoises s’exerçaient de manière unie dans la lutte contre l’État autoritaire préconisé par les abbés politiques dirigeant le Luxemburger Wort (Jean Origer, J.-B. Esch) et leurs représentants politiques (Joseph Bech, et le Rechtspartei [Parti de Droite]).
C’est ce que documente le manuel 1933-1944 Der antifaschistische Widerstand in Luxemburg. Dokumente und Materialien. Zusammengestellt von Henri Wehenkel (Éditions COPE, Luxembourg 1985).
Jean Rhein