Les êtres humains réussissent à oublier certains événements et ne se rappellent les pires choses que sous forme d’anecdotes. Dans l’après-guerre, l’armée luxembourgeoise a été également une armée d’occupation : dans le secteur français, les vaillants soldats luxembourgeois ont occupé temporairement la caserne de Bitbourg. Voici l’un des épisodes que le journaliste Paul Cerf raconte dans son ouvrage Le Luxembourg et son armée. Le service obligatoire à Luxembourg de 1945 à 1967 : les militaires luxembourgeois avaient pris l’habitude de traverser à toute vitesse avec leurs gros camions militaires les villages de l’Eifel.
Un jour, des habitants agacés et angoissés semèrent de gros clous antichars qui ne manquèrent pas leur effet, et qui crevèrent aussitôt les pneus des camions de l’armée d’occupation. En mesure de représailles, les soldats grand-ducaux revinrent dans le village pour attraper et enlever tous les coqs et poules sur lesquels ils purent mettre la main. Avec le consentement de l’officier, les ailes de la volaille ennemie furent peintes en rouge et en bleu, avant d’être relâchées dans le village de la population résistante.
Une autre anecdote drôle débitée lors de la conférence au MNHA du Sieur Arboit par le respectable commandant du Stay Behind, Ch. Hoffmann (un container de sable avait été parachuté en pleine nature), est digne du Renseignement à la façon de Max la Menace (série télévisée américaine comique «Get Smart») et conforme au niveau du SREL (ne sachant plus décrypter ses propres appareils d’enregistrement), ce qui construit sa renommée auprès des Services homologues.
Jean Rhein