Le plus souvent, les sujets traités par Hémecht. Revue d’histoire luxembourgeoise tournent autour des sujets de recherche à l’université du Luxembourg. Il arrive cependant que le cléricalisme l’emporte dans quelques numéros.
C’est le cas du n° 1/2017, dans lequel l’abbé J. Birsens, historien de formation, n’a pu s’empêcher de plancher sur la «Bruderschaft der Trösterin der Betrübten in Luxemburg. Entstehung und Entwicklung (1652-1795).» On connaît la ferveur avec laquelle les disciples d’Ignace – pourtant des hommes de sciences – ont promu le culte de la Vierge et de la Consolatrice des affligés, en particulier au Luxembourg. Lorsque des historiens laïques s’occupent de morale chrétienne, on doit s’attendre au pire.
L’article consécutif à celui de Birsens traite de «Ausweisungspraxis und Moraldiskurs in Luxemburg. Das Beispiel der Prostitution als Gefährdung öffentlicher Ordnung und Sicherheit in den Akten der großherzoglichen Behörden» (La pratique des expulsions [et des renvois] et le discours de moralité au Luxembourg. La prostitution comme danger pour l’ordre public et la sécurité dans les archives des institutions grand-ducales). On ne rêve pas : le discours – sous prétexte historique – est contemporain : l’éloignement (de personnes indésirables) est considéré comme une mesure de politique sécuritaire.
Nous opposons clairement aux auteurs qu’ils ont une vue restrictive des faits de la société luxembourgeoise. Même Benito Gallo, le patriarche de la mission italienne à Esch, saluait l’ouverture d’esprit occasionnelle des gendarmes luxembourgeois face à ses compatriotes émigrés.
Jean Rhein