Au tournant des XIXe et XXe siècles, le Grand-Duché de Luxembourg était gouverné par un de ses plus grands hommes d’État (de tous les temps), Paul Eyschen. De nombreux historiens ont déjà planché sur la biographie et l’œuvre de ce politicien hors pair. Germanophile, il a eu la malchance de présider le gouvernement luxembourgeois durant la Première Guerre mondiale.
Né à Diekirch le 9 septembre 1841 et décédé à Luxembourg le 11 octobre 1915, il a dominé la vie politique pendant plus d’un quart de siècle (de septembre 1888 jusqu’à son décès) en tant que ministre d’État. Dans la tradition des notables orangistes luxembourgeois, Paul Eyschen, a été monarchiste. De son temps, les partis politiques tels que nous les connaissons aujourd’hui n’existaient pas encore. Le droit de vote était lié au census.
Le Journal du Dr Welter (ISBN 978-2-919903-44-3, récemment paru au CNL, annoté et commenté par Germaine Goetzinger) jette un regard intéressant sur la personnalité de Paul Eyschen. Le socialiste Welter craignait, qu’après la mort d’Eyschen, le pays ne devienne ingouvernable.
Eyschen contredit, malgré lui, la thèse péremptoire des populistes de notre époque, que le pays a toujours été gouverné par une élite francophone. Paul Eyschen était un libéral. Il ne fréquentait guère l’église, le dimanche. D’ailleurs, son imposant monument funéraire officiel au cimetière du Glacis ne porte pas de signes religieux.
Jules Mersch mentionne dans son article exhaustif (vol. V [1953] de la Biographie nationale) le rôle que J.-P. Henrion, professeur à l’Athénée et conseiller de gouvernement, a joué dans la vie de Paul Eyschen.
Jean Rhein