Joseph Groben, gendre et exécuteur testamentaire de Nikolaus Hein, vient de publier une volumineuse sélection annotée, Nikolaus Hein : Ausgewählte Werke. Als flösse die Mosel mitten durch sein Herz. (ISBN 978-99959-42-13-7, 407 pages).
Nikolaus Hein (né à Ehnen le 17 juin 1889, décédé à Eich, le 7 octobre 1969) est certainement l’un des poètes et écrivains luxembourgeois majeurs du XXe siècle. Professeur de l’enseignement secondaire, ses choix ont marqué des générations d’élèves de l’enseignement secondaire classique par son édition des anthologies Der Brunnen. Nikolaus Hein a compté parmi les fondateurs de l’ALUC (universitaires catholiques), en 1910. De 1932 à 1939, il a été le précepteur du Grand-Duc héritier, le Prince Jean. Ses recherches et publications scientifiques ont porté sur «Goethe au Luxembourg» (première édition en 1925, réédition en 1961).
Selon Hein, l’identité nationale trouve en premier lieu ses origines dans le sentiment patriotique ancré dans le paysage naturel. Ouvertement, il défend l’infériorité de la culture luxembourgeoise par rapport à la culture allemande.
Proche de la Heimatkunstbewegung, Hein a été foncièrement conservateur et antimoderniste. L’idylle sociale rurale l’a amené à néanmoins faire l’éloge du mouvement patriotique identitaire. Philologue, Hein avait été membre honoraire de la Gedelit.
Son roman Der Verräter lui rapporta en 1947 le Prix de littérature luxembourgeois. Nikolaus Hein a contribué à éduquer des générations de lycéens luxembourgeois dans la prédominance de la langue et la culture allemandes, refoulant l’usage de l’écriture du luxembourgeois.
Jean Rhein