[Luxemburgensia] Napoléon à Luxembourg (2)

Sufficit orbi qu’on pourrait traduire par «l’univers lui correspond» était l’un des slogans qui ornait un globe surmonté par un soleil devant le buste du futur empereur, sur un autel érigé devant la mairie de Luxembourg, à l’occasion de la visite de Napoléon Bonaparte, le 9  octobre 1804.

Le programme fastueux de l’illustre visiteur français qui avait passé la nuit sur son habituel lit de camp, est connu jusque dans les moindres détails. Joseph Tockert mentionne dans son article paru dans le livre ( Am Völkerweg , Luxembourg 1945) que l’ancien républicain Lacoste, devenu maintenant bonapartiste convaincu, dépensait quelque 165  000  francs à titre de frais pour le compte de la Ville de Luxembourg.

Pendant le séjour qui ne devait durer que 24 heures, l’empereur était accompagné par son valet de chambre et garde du corps, le célèbre mamelouk Roustam, d’origine arménienne. En quelque sorte, un caractère militaire de la courte visite dominait encore  : les officiers français présentaient à l’hôte, les plans de la forteresse, ensuite eut lieu une excursion à cheval, en compagnie des officiers du bataillon et des notables de la Ville, sous la conduite du préfet Lacoste.

Les chroniqueurs rapportent que l’empereur se montrait assez téméraire lors de sa chevauchée. La légende raconte encore que Napoléon aurait refusé la remise des clés symboliques de la forteresse par le clergé («Elle sont entre de bonnes mains»). Tockert raconte dans son article littéraire, l’entretien imaginé entre Napoléon et l’officier Jean-François Ardent.

Jean Rhein