Le professeur émérite de l’université du Luxembourg Frank Wilhelm vient de présenter, vendredi dernier, une anthologie des œuvres de l’un des éminents écrivains francophones contemporains, Marcel Noppeney.
Paru comme n°7 de la collection «Dok» de la revue Galerie du Centre culturel de Differdange, le fascicule (344 pages) présente les multiples facettes de ce personnage exceptionnel. Sur la dernière page de couverture, l’auteur le présente ainsi : «Fils de notaire, enfant gâté, dilettante et altruiste, égotiste et batailleur», qui a vécu à Differdange, à Paris et à Bofferdange (NDLR : près de Walferdange), et comme «poète formé à l’école du romantisme et du symbolisme, féru d’alexandrins, de sonnets et d’atticisme hexagonal».
Frank Wilhelm ne manque pas de relater les combats «parfois donquichottesques contre le pangermanisme». Oui. Noppeney a payé lourdement sa francophilie. Condamné à la peine de mort durant la Première Guerre mondiale pour espionnage, peine commuée en travaux forcés, à la suite de l’intervention de la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde.
Aussi a-t-il été incarcéré au camp de concentration de Dachau, aux côtés de Frantz Clément, durant la Seconde Guerre mondiale. Constatant que certains «Lezeboia» publient actuellement sur les réseaux sociaux les photos des manifestants contre la conférence de Thilo Sarrazin au Trifolion d’Echternach (le 20 avril dernier) qu’ils qualifient de gauchistes, nous ne doutons plus un instant que la francophilie est redevenue aux yeux de ces populistes dangereux, un crime de lèse-majesté.
Jean Rhein