Accueil | Culture | [Luxemburgensia] L’immigration met en danger la sécurité

[Luxemburgensia] L’immigration met en danger la sécurité


Il y a certains historiens qui se présentent en lançant des grossièretés politiques à propos du Renseignement luxembourgeois dans la guerre froide: ce fut le cas de Gérald Arboit, il y a quelques jours au MNHA. À l’issue de son discours remarquable, le conférencier s’est fait féliciter par l’ancien chef du SRE et du Stay Behind Charles Hoffmann pour lui avoir appris des «choses» qu’il ignorait. Quelle ironie ! Il est bien utile d’avoir de son côté un historien dévoué à la cause.

Arboit a retracé l’histoire du SRE (Service de renseignement de l’État) dont les précurseurs remontent jusque dans le service de Sûreté, faisant partie de la gendarmerie grand-ducale. Dès le début du XXe siècle, les braves gendarmes (NDLR : nous ne parlons pas de l’immortelle brigade de Saint-Tropez) ont enquêté sur les ouvriers italiens communistes et anarchistes. Lorsque les travailleurs portugais sont venus, on peut se douter qu’ils étaient traqués par les agents chargés de la sécurité de Salazar.

Il est facile pour le conférencier de nier toute implication politique du-dit service, aussi longtemps que les archives ne sont ouvertes qu’à de rares initiés triés sur le volet. À la question du curateur de l’exposition sur l’utilisation des témoignages, le «scientifique» est resté extrêmement évasif. Certes, les témoignages ne sont pas commodes, et il est peu probable que le Service ait créé des pièces d’archives qui trahiraient ses actions (Hoffmann a d’ailleurs rapporté comment le SRE a déjoué le contrôle parlementaire depuis l’époque Werner).

L’exposition au MNHA est ouverte jusqu’au 27 novembre.

Jean Rhein