Depuis ses débuts, en 1856, la prestigieuse Banque internationale à Luxembourg (BIL) jouissait d’un droit d’émission de billets de banque. Le premier billet de banque que la banque constituée sous forme de société anonyme avait eu le privilège d’émettre avait été un billet de 10 thalers (portant la date du 1 er septembre 1856). Cette première émission a été suivie peu de temps plus tard par des billets de banque de 25 francs et de 100 francs.
La vocation multinationale d’émissions de billets de banque en devises multiples n’a pas été une affaire facile pour la banque (quelques incidents pénibles ont eu lieu sur des marchés de marchandises, quant à la confiance du public dans la valeur des billets de banque), mais le caractère international conforme à la vocation de la banque lui a ouvert – bien avant la mise en place de l’euro – l’accès à des marchés financiers. Il est stupéfiant que la banque soit parmi les premières à annoncer la réduction envisagée de la circulation monétaire.
Certains détracteurs ultralibéraux de la Banque centrale européenne crieront «Victoire», dans la mesure où ils entendent donner encore moins de pouvoirs à une politique monétaire autonome des pouvoirs politiques.
Étonne le mutisme de la politique luxembourgeoise à propos de la controverse franco-allemande concernant les budgets publics européens et la centralisation poussée des finances publiques européennes. Aux populistes déguisés qui s’accordent à dire «Il ne faut pas « moins » d’Europe, mais une autre Europe», nous opposons : il faut une politique commune des finances publiques mieux coordonnée.
Jean Rhein