Plusieurs lecteurs nous ont demandé pourquoi un emblème maçonnique bien apparent (l’équerre et le compas) figurait sur le premier drapeau (BMIAV) syndical luxembourgeois (voir l’illustration de notre article d’hier «Le PS et les syndicats»).
La seule explication que nous pouvons raisonnablement fournir est l’appartenance à la franc-maçonnerie de deux personnages éminents du syndicalisme précurseur, Joseph Junck (illustration: le buste (1936) de Joseph Junck (+ en 1922) qui appartient au Landesverband, créé par le sculpteur Claus Cito), le grand maître de la Grande Loge, et Aloyse Kayser (membre de la GLL). Le premier, chef de gare de Luxembourg, fut président de la Fédération nationale des cheminots luxembourgeois (fondée en 1909), le second, vice-président, succéda à Joseph Junck.
Très nombreux furent également les adhérents anarchistes italiens dans les syndicats luxembourgeois. Les revues anarchistes italiennes, circulant au Grand-Duché, usaient abondamment du symbolisme maçonnique.
À la fin de l’année 1918 (novembre, donc en avant-garde du mouvement en faveur de la proclamation de la République), plus de 2000 ouvriers (principalement des cheminots) manifestaient sur le parvis de la Chambre des députés pour le respect des droits sociaux et l’étatisation de la société de chemin de fer Guillaume-Luxembourg.
Jean Rhein