Le (haut) Moyen Âge a bien des choses à nous apprendre à l’époque contemporaine. Les grandes dynasties qui se disputaient successivement la couronne du Saint-Empire (romain) germanique furent les Ottoniens, les Saliens, les (Hohen)Staufen, les Luxembourgeois et les Habsbourg.
La naissance de l’empire est marquée par le traité de Verdun (843) consistant dans le partage de l’Empire carolingien.
N’en déplaise aux trolls qui rêvent d’un éternel pangermanisme [ce n’est pas le «Reich millénaire» dont ils parlent lorsqu’ils instrumentalisent l’Aktioun Lëtzebuergësch !] dont le Luxembourg ferait partie, il convient de rappeler qu’avant la mort de Charlemagne en 814, son Empire carolingien avait connu déjà plusieurs partages et réunifications. De tels partages faisaient partie du droit franc. Ils ne signifiaient pas la fin de l’unité de l’empire étant donné qu’une politique commune, tout comme la future réunification de différentes parties, était toujours possible. Si l’un des princes ou princesses mourait sans descendance, sa partie revenait à l’un de ses frères.
Le traité de Verdun prévoyait que Charles recevrait la partie occidentale gallo-romaine qui s’étendait jusqu’à la Meuse, Louis, la partie orientale germanique. Enfin, en quelque sorte comme base de notre multiculturalisme géopolitique, Lothaire Ier recevrait la partie médiane franque allant de la mer du Nord (les Pays-Bas, en passant par la Lorraine et par l’Alsace) s’étendant au-delà des Alpes jusqu’à Rome. La future carte de l’Europe y est déjà préfigurée.
Jean Rhein