«Deux cents morts en cinq minutes…» C’est avec ces paroles qu’un haut gradé de l’OTAN commenta la contribution de l’armée luxembourgeoise à l’exercice militaire «Rethel», classifié top secret, qui se déroula au camp militaire de Sissonne (fin 1958).
Le journaliste Paul Cerf, auteur d’une histoire de l’armée luxembourgeoise, a mentionné ce commentaire authentique. Il y a quelques jours, un éminent historien a qualifié nos commentaires à propos du Spëtzeldéngscht de «fantaisistes» car nous avions mentionné que les services homologues ne prennent guère au sérieux le groupuscule qui s’intitule SRE. Évidemment, cet historien «CF2R» (Centre français de recherche sur le renseignement) est autorisé à consulter officiellement quelques archives nationales et étrangères. L’évaluation prémentionnée était connue par les journalistes, mais le rapport a entretemps mystérieusement disparu (et cela ne surprendra personne) des Archives du ministère de la Guerre; il en est de même du dossier luxembourgeois du soi-disant putsch de 1946 qui a disparu dans un triangle des Bermudes entre les ministères Dupong, Bodson, alors qu’il était en voie d’acheminement vers le bureau du Premier ministre Joseph Bech.
Les règles déontologiques journalistiques nous autorisent une liberté d’interprétation, sans permettre quelconques fantaisies pour autant, car tout ce que nos sources (des diplomates étrangers, des agents de la police grand-ducale, ainsi que des services de sécurité étrangers) nous confient ne peut être cité mot pour mot et ne figurera jamais dans les archives publiques.
Jean Rhein