En 1990, l’historien Denis Scuto a publié son mémoire universitaire soutenu à l’ULB, Sous le signe de la grande grève de mars 1921. Les années sans pareilles du mouvement ouvrier luxembourgeois 1918-1923 (ISBN 2-87964-007-5, toujours disponible chez l’éditeur).
Il y a quelques jours, à l’occasion de la séance académique de la commémoration du 25e anniversaire de l’Entente Mine Cockerill (EMC), l’historien a évoqué, dans son remarquable discours, la complexité de la vie des anciens mineurs. Aujourd’hui dans les zones minières d’antan (de Cockerill et d’ARBED), la nature a pris le dessus: les anciens mineurs regroupés dans l’EMC s’efforcent de préserver le patrimoine industriel (voir notre article de mercredi à propos de la mine Katzebierg). L’office régional du tourisme développe entre les communes du bassin minier et les principaux sites une promotion touristique qui valorise le souvenir du patrimoine industriel et qui développe les connaissances sur la diversité et la richesse de la nature. Vera Spautz, la bourgmestre d’Esch, a mentionné que l’Unesco commençait à s’intéresser à la préservation et la mise en valeur de ce patrimoine recomposé. Alors que les habitants du quartier Hiehl, il y a 25 ans, avaient manifesté pour la sauvegarde des bâtiments Cockerill, la chance inouïe avait consisté à l’époque dans l’acquisition par la commune desdits terrains.
Reste à prendre conscience que les richesses et le bien-être actuels ont été le fruit du travail des générations antérieures, en particulier des immigrants depuis les premières décennies du XXe siècle. Cette histoire-là n’a pas été un long fleuve tranquille.
Jean Rhein